Quinze ans après Le Royaume du Crâne de Cristal, le célèbre explorateur Indiana Jones
revient au cinéma dans un cinquième opus,
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée,
incarné pour la dernière fois par le grand Harrison Ford. Un retour très attendu qui dresse la
conclusion d’une épopée cinématographique quarantenaire, devenue l’un des piliers de la
pop-culture et l’une des marques signatures de Lucasfilm.
Il faut dire que le retour d’Indiana Jones sur grand écran est une vraie épopée à elle seule.
Officialisé en 2016 avec une sortie initiale prévue en 2019, la genèse de cet ultime épisode a
connu de nombreuses réécritures jusqu’à l’arrivée de James Mangold à la réalisation, jusqu’à
ce que la pandémie de Covid-19 frêne la pré-production du blockbuster. Le film entre
finalement en tournage en juin 2021 et subit de nombreux ralentissements, dont une
blessure de sa tête d’affiche qui fêtera dans quelques jours ses 81 ans. Malgré
ces péripéties, Mangold fournit un volume solide, héritage respectueux et
modernisé de l'oeuvre de Steven Spielberg. Il est vrai qu'Harrison Ford
commence à faire son âge, mais le charme et le charisme de l'acteur restent
intacts.
Pour retrouver les faveurs du public après l'échec critique du
précédent opus, Lucasfilm a vu grand. Gros budget, réalisateur de
renom (on lui doit les très réussis
Logan et
Le Mans 66), et casting
cinq étoiles avec le retour de Ford, mais aussi l'introduction d'une
nouvelle co-équipière avec Phoebe Waller-Bridge et
un méchant ultra charismatique sous les traits de Mads
Mikkelsen. La structure du récit reste conforme aux
habitudes du héros, sans renoncer à quelques prises de risques. A
commencer par une superbe introduction en flashback, démontrant,
s'il le fallait encore, l'habileté du studio dans le processus
numérique du rajeunissement de ses acteurs. Le résultat est bleufant
et la séquence incroyable. Ajoutons à cela le retour épique de
John Williams à la musique, et le charme opère sans
aucun doute.
La dernière virée d'Indiana Jones prend un tournant solennel.
Voici le professeur Jones à la fin des années 60, prêt à prendre une
retraite bien méritée. Le parallèle avec la star d'Hollywood est
palpable, et même si l'on sent que le studio prépare la relève, tous
les yeux restent tournés vers Ford qui assure son rôle à la
perfection, malgré quelques cascades peu crédibles pour un homme de
son âge. La quête du fameux cadran d'Archimède permet de retrouver
les thèmes de voyage et d'exotisme chers à la sage, sans oublier la
menace nazi, l'enfant sympa et une bonne touche de mystère et
fantastique qui illumine la franchise depuis ses débuts. Le film
n'oublie pas de conclure quelques questions laissées sans réponses
depuis l'opus de 2008. Le rythme est intense, l'humour dosé, et une
belle émotion conduira le spectateur jusqu'à la conclusion finale,
clivante mais saisissante.
Sans renouveler complètement le genre,
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée
offre une conclusion solide et respectueuse à une saga qui s'est
imposée depuis 40 ans comme une pièce maitresse du cinéma
d'aventures. La porte est ouverte vers le futur, mais le fedora et le blouson de cuir resteront pour toujours ceux d'Harrison Ford.
