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 Chimpanzés est le quatrième film Disneynature à sortir dans les salles françaises. Il y a un an Félins portait les valeurs du label vers un nouvel élan en ne proposant pas seulement une œuvre didactique mais également une histoire et s'établissait comme le prototype parfait de ce que devait être un documentaire Disneynature. Pas évident pour Chimpanzés de passer derrière !

 

 

       

 

          Evolution logique, Chimpanzés va encore plus loin dans le processus enclenché par Félins en ne proposant plus une histoire au sein d'un documentaire mais bien un documentaire au sein d'une histoire. Le mécanisme s'appuie sur la mise en valeur de personnages forts et identifiables. Ici toute la lumière de la jungle ivoirienne est braquée sur Oscar, jeune chimpanzé qui découvre la vie aux côtés de sa mère, Isha, parmi une famille de singes dirigée par Freddy, le mâle alpha. Les interactions entre les primates sont passionnantes à suivre et généralement très bien filmées. La bande-annonce promouvait une histoire vraie, originale et forte, et le contrat est finalement rempli, mais la voie empruntée paraît bien sinueuse pour y parvenir.

 

 

          Comme toujours avec les films du label Disneynature, la qualité des images est exceptionnelle. Le choix de l'espèce d'intérêt est cependant un frein conséquent à la diversité du décor, qui, s'il impressionne au démarrage du film, fini par lasser. Un handicap que les réalisateurs ont manifestement pris en considération en sélectionnant des séquences à différentes parties de la saison ou de la journée, afin de jouer naturellement sur la colorimétrie de ce qui devient, finalement, un vrai plateau de tournage. Les séquences de transition en réalité accélérée finiront d'apporter ces instants éblouissants qui font défaut dans le reste du film.

 

 

          En s'appuyant sur un véritable scénario, on pouvait espérer que Chimpanzés s'épargne les quelques longueurs chroniques aux documentaires du label. Le mécanisme paraît honorable mais s'enlise assez rapidement. Le découpage des scènes est, dès lors, trop approximatif pour ne pas avoir la sensation désagréable de tourner en rond sans voir l'histoire progresser tandis que les mêmes scènes sont reprises plusieurs fois (les réalisateurs ont visiblement très apprécié les séquences de cassage de noix...). Il faudra ainsi passer les deux tiers du film avant d'espérer atteindre le retournement de situation promis, et le rythme enfin s'intensifier.

 

 

          Difficile dans ce contexte de s'établir clairement entre la fiction et le documentaire. L'excellente dynamique de Félins aurait certainement été atteinte si les interventions du narrateur n'étaient pas si mal amenées. Certes les séquences didactiques se raréfient mais au profit de commentaires infantilisants, avec un anthropomorphisme qui semblera déplacé pour toute personne qui travaillerait quotidiennement avec des animaux. Sensé nous faire s'identifier à Oscar et ses semblables, l'effet n'est visiblement pas celui recherché puisqu'il atténue l'extraordinaire de l'histoire d'Oscar. Un manque d'équilibre qui restera le plus gros défaut de Chimpanzés.

 

          Un an après le très bon Félins qui établissait un modèle idéal pour les prochains films du label Disneynature, Chimpanzés tente d'aller plus loin en minorant les interventions didactiques au profit d'une histoire clairement explicite. La voie à emprunter n'est pas sans embûche : si le film bénéficie de personnages charismatiques et attachants, on regrettera cependant le rythme incertain et les intrusions superflues du narrateur alors que les très belles images, captées avec beaucoup de professionnalisme, parlent manifestement seules. A voir si Grizzly, l'un des prochains films du label, saura prendre considération de ces quelques défauts pour proposer enfin l'harmonie tant recherchée. On n'est plus très loin !