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          En 2008, les aventures d'Iron Man introduisaient la Phase 1 de l'Univers Cinématographique Marvel. Cinq an plus tard, le même héros lance avec effervescence la Phase 2, après la conclusion épique de Marvel's Avengers. Tony Stark n'est visiblement pas ressorti indemne de la bataille de New York, et Iron Man 3 dévoile le visage torturé du héros qui se cache derrière l'armure. Une réussite !

           Iron Man 3 suit avec logique et efficacité les deux premières aventures de l'homme de fer. Robert Downey Jr. reprend le rôle du flamboyant Tony Stark qui n'a visiblement rien perdu de son incroyable charisme. Mais c'est la charmante Gwyneth Paltrow qui, grâce à une sérieuse mise en avant de son personnage, bénéficie de la plus large évolution dans l'opus et amène Pepper Potts vers des terrains insoupçonnés. Le couple brille à l'écran et fait preuve d'une complicité communicative. Il est vrai que devant un binôme aussi brillant, il est difficile pour les autres personnages de s'imposer. Pourtant, Ben Kingsley, nouvelle recrue dans la saga, propose une prestation finement déroutante du Mandarin, qui se révèle être un personnage bien plus intéressant que le Ivan Vanko d'Iron Man 2. Il est parfaitement complété par Guy Pierce dans le rôle du D^r Aldrich Killian, assez classique dans son approche mais non moins efficace.

           La menace terroriste, ressort fidèle de l'épopée d'Iron Man, reste la pièce maîtresse de ce nouvel opus, alors que le hasard de l'actualité lui donne une dimension encore jamais atteinte: Iron Man 3 s'impose manifestement comme l'un des films les plus sombres de l'univers Marvel. Mais très judicieusement, la voie choisie est emprunte d'un fantastique bienvenu dans la saga, et permet d'en adoucir la dureté. La trame scénaristique reste finalement assez similaire à celle d'Iron Man 2, mais allégée des longueurs qui alourdissaient l'opus en question, Iron Man 3 est finalement plus rythmé et, en conséquence, plus efficace. En jouant habillement sur les tonalités, le film ne délaisse heureusement pas l'humour célèbre au cynique Tony Stark qui, s'il semble moins en forme que dans Marvel's Avengers, livre quelques séquences bientôt cultes. Contrairement au deuxième opus qui établissait plus que jamais les bases de Marvel's Avengers, les références aux protégés du S.H.I.E.L.D sont finalement peu nombreuses mais savoureuses.

          La réalisation d'Iron Man 3 a été confiée à Shane Black (Kiss Kiss Bang Bang), qui continue avec fidélité et tempérament l'univers mis en place par Jon Favreau. Les scènes d'action sont particulièrement bien amenées et filmées avec une soigneuse habileté, tant rien ne semble laissé au hasard. La destruction de la villa de Tony Stark s'impose comme la scène la plus impressionnante de la production, alors que la scène de l'avion offre des images renversantes pour finir sans temps mort avec un combat final dynamique et maîtrisé. Le tout est accompagné par la musique de Brian Tyler, malheureusement trop timide et en peine à proposer un thème fédérateur. Une pathologie chronique à la saga, là où Silvestri avait tant brillé pour Marvel's Avengers. Le film, bien que converti en post-production, offre une 3D exemplaire, parfaitement adaptée aux scènes de vol.

          Globalement meilleur que le second opus, Iron Man 3 est une base solide au lancement de la Phase 2 de l'Univers Cinématographique Marvel, plus par sa qualité que par réel lien avec les désormais célèbres Avengers. Ce troisième volet reprend les éléments clés qui ont fait le succès de la saga, avec un Tony Stark toujours aussi imprévisible et une Pepper Potts qui gagne en présence. Une œuvre qui remplit parfaitement le cahier des charges du bon film de super-héros en somme. Manquerait peut-être la capacité à encore étonner.