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          Difficile de qualifier La Clé des Champs. Moins didactique qu'un documentaire classique, moins scénarisé qu'un Disneynature, le film pourrait se résumer à une succession d'image, qu'on nous demande d'apprécier tel quel.

 

L'absence d'un véritable fil conducteur est certainement le point le plus déstabilisant de La Clé des Champs, et le plus discriminant vis-à-vis du public. On est ainsi invité à pénétrer dans l'imaginaire d'un jeune garçon solitaire, et à le suivre dans ses rêveries bucoliques. Autant dire que notre hôte n'est qu'un prétexte à présenter le véritable centre d'intérêt du film : la nature. Même l'arrivée d'un second protagoniste, une petite fille, ne pourra changer cette constatation : les enfants, on aurait bien pu s'en passer !

 

 

Il n'y a plus qu'à se laisser bercer par les images... Mais une question se pose :  était-il réellement pertinent de ne se centrer que sur une "simple marre" ? Le premier désavantage est sans aucun doute le manque d'exotisme du lieu choisi, avec des paysages au combien familiers pour quiconque aurait déjà un pied dans la campagne. Le défi de La Clé des Champs est donc de nous faire redécouvrir le connu, avec un œil nouveau. Et là le deuxième désavantage prend tout son sens : la marre est certes un écosystème passionnant d'un point de vue biologique, mais il y a t-il vraiment matière à remplir un docu-fiction de plus d'une heure ? Finalement, on en voit peu, car les images sont réduites par ce que le biotope saura nous offrir. L'astuce consiste alors à jouer sur les prises de vues, titiller le zoom pour violer l'intimité des espèces les plus cachées. Et cela fonctionne : sans atteindre la poésie ni la prouesse technique de Pollen, l'observation des quelques habitants de la marre reste impressionnante. La métamorphose finale de la libellule saura à coup sûr réveiller les plus inattentifs... Dans la même idée, les plans sous la surface de la marre sont les plus saisissants, car ils montrent justement ce que l'on a pas l'habitude de voir. Ils seront en revanche trop peu nombreux.

 

 

Outre l'expérience visuelle, La Clé des Champs propose également une expérience sonore. On ne parlera pas de la composition musicale, qui reste relativement discrète, mais bien des bruits de la nature elle-même. Paradoxalement, les bruitages rajoutés à certaines séquences, censés représenter l'imaginaire de notre hôte -le jeune garçon, au mieux nous laisseront indifférents, au pire nous gâcheront le plaisir, comme si l'on nous considérait inapte à se créer soi-même cette image. Au final, on ne restera bien que simple spectateur...

 

 

Un constat s'impose : La Clé des Champs est plus un catalogue qu'un documentaire, dont les pages s'effeuillent en plus d'une heure. Un exercice de style qui ne parkera pas à tout le monde. Alors, quel public pourra intéresser La Clé des Champs ? Sans doute les amoureux de la nature ou les amateurs de belles images. Les autres devront passer leur chemin, au risque de voir leur tête se courber irrésistiblement durant la séance.