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          La Couleur des Sentiments est l'adaptation sur grand écran du best-seller de Kathryn Stockett, publié à plus de trois millions d'exemplaires aux Etats-Unis, et déjà à 360 000 tirages en France. N'ayant pas lu ce fameux livre et ne le connaissant que de nom, l'histoire du film était une totale découverte pour moi, et je n'ai pas été déçu du voyage.

 

 

          Le récit prend place dans le Mississipi des années 60. Plus d'un siècle après l'abolition de l'esclavage, les préjugés raciaux résistent encore aux Etats-Unis, notamment dans les Etats du Sud. Malgré la reconnaissance des même droits aux Afro-Américains qu'à tout autre américain, la règle de la séparation prévaut dans la pratique. C'est dans ce contexte que trois femmes vont se retrouver autour d'un même projet d'écriture, louer des liens hors du commun et tenter de bouleverser l'ordre établi. Le contexte historique est, ainsi, la première force du film, alliant de magnifiques paysages du sud des Etats-Unis à de larges références culturelles permettant d'ancrer l'histoire dans la réalité. Le défi du réalisateur, Tate Taylor, est ainsi amplement rempli : faire du Mississipi un personnage à part entière.

 

 

          L'histoire, très riche, est un subtil mélange d'émotion et d'humour qui fait passer les deux heures du film à la vitesse de l'éclair. Mais la vrai force du scénario est, sans aucun doute, son incroyable galerie de personnages, terriblement attachants. On ne peut que s'apitoyer sur le sort des bonnes, qui volent littéralement la vedette à l'héroïne, la journaliste Skeeter. En effet, Aibileen et Minny ont un capital sympathie à toute épreuve, et à force de courage, de doutes, et d'une bonne dose d'humour, nous montrent que ce sont bien elles, les héroïnes du film. Ces trois femmes sont largement mis en valeurs par un sympathique lot de personnages secondaires dignes d'un "Desperate Housewives" des années 60. Celia Foote est un peu la Edie Britt au sein des demeures des Blancs de Jackson, un atout humoristique majeur mais également dramatique. Hilly Holbrook est la "méchante" du film, celle que l'on adore détester et qui donne tout son charisme aux pauvres bonnes qui passeront entre ses mains. La troisième "desperate", Elizabeth Leefolt aura un rôle plus anecdotique. Inutile de dire qu'avec des demoiselles aussi charismatiques, ces messieurs auront du mal à s'imposer.

 

 

          Logiquement, cette large galerie de personnage est magnifiée par un casting royal. Emma Stone, révélée par la comedie Easy Girl, est tout à fait convaincante dans le rôle de la jeune journaliste pleine d'ambition et de compassion. Octavia Spencer (Minny) et Viola Davis (Aibileen) alternent entre comédie et drame avec une aisance révoltante, tandis que Bryce Dallas Howard a su mettre en avant tout le potentiel de son personnage délicieusement détestable.

 

 

          Vous l'aurez compris, La Couleur des Sentiments m'a enchanté. Profondément impliqué dans le récit, on est transporté, presque captivé du début à la faim (oui, vous avez bien lu, avec les magnifiques plats qui défileront sous vos yeux durant la projection - dont une mémorable tarte au chocolat - c'est une sensation que vous risquez fort de ressentir entre quelques sourires, crises de révolte et prises de conscience). La très bonne réputation du film est, vous l'aurez compris, amplement justifiée.