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2010 : L'aventure de la 3D.................................................

          Le Blu-Ray Disc connaît en 2010 un sacré coup d'accélérateur, et le succès d'Avatar n'y est certainement pas étranger (dès sa première semaine dans les bacs, le géant de la Fox est déjà le Blu-Ray le plus vendu de l'histoire...). Désormais, il arrive de voir une nouveauté se vendre autant en Blu-Ray Disc qu'en DVD sa première semaine dans les bacs (c'est moins vrai sur le long-terme néanmoins). Cet élan de la haute-définition profite à tous les distributeurs, dont WDHE bien sûr.

          Toy Story 3 (2010) a battu tous les records au cinéma, devenant le premier long-métrage d'animation milliardaire de l'histoire à l'international. Il est évident que sa sortie vidéo sera un événement, d'autant plus que les premiers volets ont tous deux dépassé les 20 millions d'exemplaires depuis le début de leur carrière. Malgré une sortie en novembre, Toy Story 3 est le deuxième film le plus vendu de l'année derrière Avatar, avec plus de 10 millions d'exemplaires écoulés en 2 mois, le quart en Blu-Ray Disc. Les américains ont définitivement adopté le modèle du "combo pack", puisque 80% des ventes Blu-Ray du film la première semaine dans les bacs correspondent à ce système. Aujourd'hui, on estime les ventes de Toy Story 3 à près de 14 millions d'exemplaires, c'est plus que les trois précédentes productions des studios Pixar. Bien avisé, Disney propose en concordance avec la sortie du troisième volet en salles les deux premiers opus, Toy Story et Toy Story 2, dans une nouvelle édition DVD et surtout en Blu-Ray Disc. C'est le carton : chacun des deux films s'écoule à près de 3 millions d'exemplaires (la moitié en haute-définition), un exploit pour deux titres de catalogue ! Les trois opus seront réunis en fin d'année dans une "Ultimate Toy Box Collection", uniquement en Blu-Ray Disc, et écoulée à plus de 100 000 exemplaires.

          Les Walt Disney Animation Studios sont en pleine effervescence : l'animation traditionnelle est de retour sur grand écran après 5 ans d'absence, et cerise sur le gâteau, il s'agit d'un film de princesses, comme ceux qui ont donné naissance aux fameux "âges d'or". Mais voilà, les américains boudent La Princesse et la Grenouille (2009), et le film peine à atteindre la barre des 100 millions de dollars de recettes en salles : c'est un échec. Le marché de la vidéo sauvera t-il la carrière du film ? En fait, difficile à dire... Sur la seule année 2010, il s'agit clairement d'un succès : La Princesse et la Grenouille accède au top 10 des meilleures ventes de l'année, et côtoie des films qui ont largement dépassé les 200 millions de dollars de recettes. Mais d'un autre côté, la princesse ne rivalise pas avec de gros succès comme Dragons ou Moi, Moche et Méchant (encore moins Toy Story 3 !), et avec des ventes estimées entre 5 et 6 millions d'exemplaires, on est à peine au delà de la performance de Volt, Star Malgré Lui. Gageons qu'avec le temps, et le matraquage qu'apporte la franchise Disney Princess, le film pourra se rattraper.

          En 2010, le secteur "live" de Walt Disney Pictures a connu le meilleur comme le pire au box office. Mais pour le marché de la vidéo, ce sera globalement une déception, à commencer par Alice au Pays des Merveilles (2010). Deuxième film le plus lucratif de 2010 au cinéma, deuxième plus gros succès "live" de l'histoire du studio aux Etats-Unis derrière le second volet de Pirates des Caraïbes... bref, le film de Tim Burton avait toutes les cartes en main pour devenir un bestseller. Et pourtant, le film n'accède même pas au top 5 des meilleures ventes de l'année. Pire encore, Alice au Pays des Merveilles n'arrive à dépasser les ventes de La Princesse et la Grenouille seulement grâce à de solides ventes en Blu-Ray Disc, devenant le film "live" du distributeur le plus vendu sous le nouveau format. Prince of Persia : Les Sables du Temps (2010) et L'Apprenti Sorcier (2010), tous deux de cuisants échecs au cinéma, n'auront pas de seconde chance une fois sortis en vidéo, si ce n'est l'excellent ratio HD du premier (40%), suffisant pour manquer de peu le top 20 des meilleures ventes de l'année en Blu-Ray Disc. Le nouveau Disneynature Océans (2010) passera totalement inaperçu, tout comme le Disney Channel Original Movie Camp Rock 2 : le Face à Face (2010) malgré la performance du premier opus. En fin d'année, les trois documentaires Walt & El Grupo (2009), The Boys : The Sherman Brothers' Story (2009) et Waking Sleeping Beauty (2010) sont enfin disponibles en DVD.

          Surfant sur le succès du film de Tim Burton au cinéma, WDHE s'empresse de ressortir la version animée d'Alice au Pays des Merveilles du coffre-fort Disney, pour le proposer dans une nouvelle "Un-Anniversary Edition", uniquement en DVD, alors qu'un transfert HD est en cours. Une excellente stratégie, puisque l'édition s'écoule à plus d'un million d'exemplaire, un seuil qui n'avait plus été franchi par l'édition spéciale d'un Grand Classique depuis des années. Un succès que ne connaitront pas la "Mystery in the Mist Edition" de Basil Détective Privé, ni l'édition 25ème Anniversaire de Taram et le Chaudron Magique : tous deux passeront totalement inaperçus, illustrant les limites d'un retour en DVD pour des films à faible potentiel. Pendant ce temps, Disney continue de reproposer les films de la saga Air Bud, avec les éditions spéciales des deuxième et troisième opus, espérant retrouver le succès de la franchise des Buddies. James et la Pêche Géante arrive en Blu-Ray Disc en août, mais éternellement écrasé par son rival de toujours L'Etrange Noël de Monsieur Jack, il restera dans l'ombre.

          Sur le marché des direct-to-video, Clochette et l'Expédition Féérique (2010) continue avec prospérité la saga de la célèbre fée et dépasse, comme l'opus précédent, la barre des 3 millions d'exemplaires. Même scénario pour La Mission de Chien Noël (2010), 10ème film adapté de la saga Air Bud, et écoulé comme les plus récents opus à 2 millions d'unités (une performance comparable à L'Apprenti Sorcier... c'est dire !). En revanche pour la compilation Cars Toon : Martin se la Raconte (2010), c'est l'échec.

          Pendant de longs mois, le mystère reste entier quant au deuxième titre à rejoindre la collection Diamant. Fantasia et Fantasia 2000, qui devaient arriver au printemps, se font inexplicablement attendre. Il s'agira finalement de La Belle et la Bête, planifié pour le 5 octobre, 8 ans après la sortie de l'édition Platinum. Disney renouvelle la stratégie initiée avec Blanche Neige et les Sept Nains, qui a largement fait ses preuves, et ne livre la version DVD que le 23 novembre, soit un mois et demi après les deux combos Blu-Ray + DVD. Le résultat dépasse toutes les espérances : le Blu-Ray de La Belle et la Bête s'arrache, permettant à Disney de dépasser pour la première fois la barre des 3 millions d'exemplaires sur le format HD. La Belle et la Bête devient le titre Disney le plus vendu en Blu-Ray Disc. Encore mieux, le film atteint le top 5 des meilleures ventes de l'histoire sur le nouveau format ! Même en DVD, le titre impressionne, et c'est suffisant pour que La Belle et la Bête dépasse les 5 millions de copies vendues, un seuil que plusieurs titres de la collection Platinum n'ont pas atteint.

          Mais alors, quid de Fantasia ? Sans cesse repoussée, la sortie des deux films est enfin annoncée pour le 30 novembre. A la surprise générale, la sortie sous l'appellation Diamant est annulée, et Disney propose à la place un bipack 2-Movie Collection, regroupant les deux films dans un même boitier, avec une édition Blu-Ray et une édition DVD. Ne pas pouvoir choisir de s'offrir seulement l'un des deux films sera la grosse polémique de cette sortie, d'autant plus que la troisième galette, "Fantasia World", qui devait réunir toutes les séquences avortées de Fantasia 2006, est tout simplement passé à la trappe. Les fans pourront néanmoins se consoler avec Destino, que seuls les possesseurs de l'édition Blu-Ray auront le loisir de visionner. Mais qu'importe pour le grand public : Fantasia est de retour, 10 ans après sa dernière sortie vidéo. A l'époque, seules des éditions DVD avaient été proposées, un peu comme si aujourd'hui on ne proposait que la version Blu-Ray : beaucoup avaient manqué leur rendez-vous avec le classique musical. Les fans auront eu de quoi se rattraper cette année : 1,5 millions de la "2-movie collection" seront écoulés, la moitié en Blu-Ray Disc selon les estimations, une excellente carrière pour deux longs-métrages "difficiles d'accès".

          2010 est une année que beaucoup considèrent comme révolutionnaire dans le petit monde de la vidéo : la 3D arrive à la maison, quelques années seulement après avoir fait s'envoler les recettes de films convertis pour le cinéma. D'abord exclusivement offerts par l'achat d'un équipement spécialisé (Disney s'associe par exemple avec Sony pour proposer en exclusivité Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton et Volt, Star Malgré Lui), les premiers Blu-Ray 3D arrivent en vente à l'unité dès le second semestre. Disney inaugure son catalogue en novembre avec Le Drôle de Noël de Scrooge (2009), film d'animation réalisé par Robert Zemeckis en Motion Capture. Le Drôle de Noël de Scrooge fera partie des dix films les plus vendus en Blu-Ray Disc au cours de l'année. Les édition 3D d'Alice au Pays des Merveilles et Sexy Dance 3 : The Battle suivront en décembre.

2011 : Ch'veux devant......................................................

          Le marché de la vidéo reprend globalement des couleurs et réalise son premier trimestre positif après 3 ans de chute infernale, grâce à une progression de 20% des ventes de Blu-Ray et une croissance permanente du marché dématérialisé. Le Blu-Ray 3D qui fête sa première année d'existence, fait une entrée remarquée sur le marché, notamment grâce à une offre stratégique de combos multi-formats. Néanmoins, un nouveau phénomène se dégage : alors que les suites de franchises à succès ont cartonné au cinéma, leur carrière vidéo est globalement décevante, alors que les nouveautés ont clairement impressionné. Disney en a notamment fait l'expérience...

          Après être devenu le plus gros succès financier du studio depuis Le Roi Lion, Raiponce (2010), le nouveau long-métrage des Walt Disney Animation Studios, cartonne en vidéo. La princesse aux longs cheveux aurait écoulé selon les estimations plus de 9 millions d'exemplaires, devenant le Grand Classique Disney le plus vendu en vidéo depuis Lilo & Stitch en 2002. Une performance qui positionne le film à la troisième place des meilleures ventes de l'année derrière les deux derniers films Harry Potter. Une place qui n'avait plus été atteinte par un Grand Classique depuis Tarzan il y a 11 ans. Jusqu'en novembre 2011, le titre est également le film le plus vendu en Blu-Ray 3D. Pour le 51ème Grand Classique des studios Disney, c'est en revanche la déception : le nouveau film Winnie l'Ourson (2011) est passé inaperçu au cinéma et n'arrive pas à se rétablir en vidéo, alors que le marché est en général très accueillant vis-à-vis des aventures du célèbre ourson. La barre du million d'exemplaire n'a vraisemblablement pas été franchie... Et que dire de l'ovni Milo sur Mars (2011), connu comme l'un des plus gros bide de l'histoire du cinéma : il ne connaîtra pas de nouvelle chance et à défaut d'explorer la planète rouge, découvrira les bas-fonds des charts.

          Le cas de Cars 2 (2011), moins tranché, est le direct reflet de sa carrière au cinéma : respectable mais sans étincelles. Si le nouveau long-métrage des studios Pixar est devenu le moins lucratif sur le sol américain depuis plus de 12 ans, il ravit également à WALL-E le titre du film Pixar le moins vendu en vidéo. La chute par rapport aux exploits du premier opus est sans appel, Cars 2 réalisant seulement un peu plus de la moitié des ventes de Cars, Quatre Roues en 2006. Mais il faut dire que le marché n'est plus du tout le même, et les ventes de Cars 2 sont suffisantes pour placer le film Pixar à la 4ème place des meilleures ventes vidéo de l'année, une performance à souligner en à peine deux mois. Le symptôme aura touché presque toutes les suites de grosse franchise cette année : les nouveaux films de Transformers, Kung Fu Panda, Le Monde de Narnia ou encore Very Bad Trip ont tous subi une chute d'environ 50% par rapport à leur opus précédent.

          Mais la plus grosse déception de l'année revient sans doute à Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence (2011). Bénéficiant d'une fenêtre d'exclusivité Blu-Ray d'un mois avant l'arrivée du DVD simple (à l'image de ce qui se fait pour les éditions Diamant), le quatrième opus de la saga à succès a bien marché en haute-définition mais ce n'est définitivement pas le cas du DVD qui, manifestement arrivé après la bataille, a eu toutes les peines du monde à franchir la barre du million d'exemplaire. Résultat, selon les estimations du marché, Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence n'est même pas présent parmi les 10 meilleures ventes de l'année tous supports confondus, un véritable camouflet pour une franchise qui a hissé ses trois premiers opus en haut des charts ! Le film a t-il payé ses critiques peu élogieuses ou tout simplement une mauvaise stratégie de mise en avant du Blu-Ray ? Félins, le nouveau Disneynature, est passé totalement inaperçu en vidéo. La même stratégie d'exclusivité Blu-Ray avait été mise en place...

          Heureusement, quelques succès viennent sauver l'honneur de la filière "Live" des studios Disney. TRON : L'Héritage (2010) a bien marché au cinéma, mais on peut véritablement parler de buzz avec sa sortie vidéo et une carrière en haute définition absolument impressionnante : le film est devenu l'un des seuls films du marché à s'être plus vendu en Blu-Ray Disc qu'en DVD (hors rééditions de titres de catalogue), le Blu-Ray 3D représentant à lui seul le quart des ventes totales du film qui s'élèvent selon les estimations de l'industrie à près de 3 millions d'exemplaires. WDSHE en profite pour rééditer le film original, TRON (1982), et le propose pour la première fois en Blu-Ray Disc, accompagné d'un coffret "2-Movie Collection".

          Secretariat (2010), fort de ses 60 millions de dollars accumulés au box office, a confirmé son succès avec plus de 2 millions de copies estimées. Prom (2011) passe, et ce n'est pas une surprise, autant inaperçu en vidéo qu'il ne l'a été au cinéma, avec moins de succès que le plus quelconque des Disney Channel Original Movies. A ce propos, seul La Fabulous Aventure de Sharpay (2011) aura sorti son épingle du jeu et signe la plus grosse performance du label depuis 2 ans, même si on est loin des prouesses de la trilogie High School Musical dont le film est dérivé. Les "dog-movies" sont toujours autant banckables, une tendance prolongée par les succès de Le Chihuahua de Beverly Hills 2 (2011), la suite direct-to-video du film Walt Disney Pictures de 2009 qui détonne avec ses 2 millions de copies écoulées, et le nouvel épisode de la saga des "Buddies", Les Copains et la Légende du Chien Maudit (2011).

          En 2011, Walt Disney Motion Pictures commence à distribuer en salles certains films des studios Dreamworks, et cet accord s'applique également aux vidéos via le label Touchstone Home Entertainment. Bien leur en a pris, puisque La Couleur des Sentiments (2011) a été l'un des grands succès de l'année au box-office... et en vidéo ! Ainsi, le film adapté du roman éponyme est le seul représentant du cinéma "Live" Disney dans le top 10, une performance réalisée en seulement 3 semaines, avec plus de 4 millions d'unités vendues. Deux autres films Dreamworks seront distribués au cours de l'année, Numéro Quatre (2011) et Fright Night (2011). Du côté des productions "maison", Encore Toi! (You Again) (2010) ne rencontre pas plus de succès qu'au cinéma, tandis que le long-métrage d'animation Gnoméo & Juliette (2011) réalise une carrière tout à fait honorable.

          Deux nouveaux titres sont ressortis du coffre-fort Disney pour enrichir la Collection Diamant. Le premier, Bambi, est disponible en mars et connaît sa quatrième sortie vidéo, 6 ans après le succès de l'édition Platinum. Persévérant dans sa stratégie de mise en avant du Blu-Ray Disc, Disney propose l'édition combo plusieurs semaines avant le DVD. Pour la première fois depuis 10 ans, seules des éditions comportant un unique disque sont proposées. Si la capacité de stockage du format HD lui permet de conserver un nombre de bonus conséquent, ce n'est pas du tout le cas du DVD qui se révèle particulièrement pauvre en contenu. Le film de 1942 fonctionne bien en Blu-Ray Disc, mais les ventes DVD s'effondrent, représentant à peine le quart des ventes totales. Une déconvenue qui conforte Disney dans l'idée que les rééditions des grands films d'animation n'ont plus un aussi grand potentiel commercial sur le vieux format. Le second, Le Roi Lion, est l'un des films les plus attendus en Blu-Ray, tous studios confondus, et arrive en octobre dans les bacs. Après un retour au cinéma -et en 3D- triomphal, le chef-d'œuvre a toutes les cartes en main pour poursuivre le phénomène initié il y a plus de 15 ans. Le Roi Lion est proposé dans cinq éditions différentes, dont un combo 3D (une première pour un long-métrage en animation traditionnelle) et un coffret trilogie de 8 disques. Toujours alimentées par une fenêtre d'exclusivité d'un mois, les ventes des versions Blu-Ray explosent : 1,5 millions de Blu-Ray sont écoulés en une semaine, malgré une cannibalisation réelle des salles de cinéma où le film est joué depuis 15 jours. Le phénomène attendu a bien lieu : Le Roi Lion devient le Blu-Ray le plus vendu chez Disney, le Blu-Ray 3D le plus vendu de l'histoire, et intègre le top 10 des meilleures ventes vidéos de l'année - un exploit pour un film qui connaît sa troisième sortie dans les bacs. Dès avril, Pinocchio et Blanche Neige et les Sept Nains seront retournés dans le "coffre-fort" Disney.

          Entre ces deux sorties événements, Disney donne un sacré coup d'accélérateur à son catalogue haute-définition et propose en Blu-Ray Disc de nombreux longs-métrages d'animation hors moratoire qui attendent une sortie haute-définition. A leur tête, l'édition "70ème Anniversaire" de Dumbo, que les américains attendaient depuis plus d'un an, qui éblouit par sa restauration d'extrême qualité. Une édition écoulée à 700 000 exemplaires estimés. Après le succès de Fantasia, WDHE retente le format du "2-Movie Collection" avec Rox et Rouky, qui ressort avec sa suite dans une édition "30ème Anniversaire". Contrairement au coffret pré-cité, les deux films sont proposés sur la même galette bleue, au grand damne des fans qui crient au scandale. Alice au Pays des Merveilles revient dans une édition "60ème Anniversaire" mais souffre d'un timing incompréhensible en sortant à peine un an après le DVD "Un-Anniversary Edition" qui avait été accueilli très chaleureusement. Malgré une restauration magnifique, le film rate logiquement son passage en Blu-Ray Disc, face à un public qui ne se voit pas réinvestir aussi rapidement dans le produit. Les suites Bambi 2, La Belle et la Bête 2 : Le Noël Enchanté et Le Monde Magique de la Belle et la Bête ressortent dans de nouvelles "Editions Speciales" en DVD et Blu-Ray Disc (à l'exception du dernier cité qui se contentera du seul format DVD). Enfin, Les Indestructibles arrive pour la première fois en Blu-Ray Disc, dans une édition 4 disques, accompagné d'une réédition de Cars en parfaite synchronisation avec le départ de la suite sur la course du grand écran. Le format combo Blu-Ray + DVD sera d'ailleurs exploité pour rééditer la plupart des titres du catalogue Disney-Pixar quelques mois plus tard.

          WDSHE exploite également son catalogue "live" en fêtant les 20 ans de Les Aventures de Rockeeter (1991) avec une édition Blu-Ray. Une nouvelle collection de DVD, la Disney Generations Collection, arrive dans les bacs via trois vagues, en juin, juillet et décembre, et propose pour la première fois une demi-douzaine de films ou téléfilms rares avec un système de "production à la demande", permettant de réduire les coûts tout en satisfaisant une faible demande.

          L'offre en Blu-Ray 3D s'enrichit d'une quinzaine de titres, accompagnant les nouveautés comme Raiponce ou Cars 2 avec succès, mais aussi en proposant des rééditions de films récemment convertis comme L'Etrange Noël de Monsieur Jack, Le Roi Lion, La Belle et la Bête, Toy Story, Toy Story 2, Toy Story 3, Chicken Little, Mission-G et Bienvenue chez les Robinson.

2012 : Héroïque fantaisie...................................................

          Trois ans après le rachat de Marvel Entertainment, WDSHE distribue enfin son premier film "live" Marvel sur le marché. Et on peut dire que l'attente aura été très largement récompensée, puisqu'après être devenu le 3e film le plus lucratif de l'histoire aux Etats-Unis dans les salles, Marvel's Avengers (2012) triomphe en vidéo, et devient sans la moindre difficulté le film le plus vendu de l'année, avec des estimations évoquant pas moins de 12 millions de copies. Une position que le distributeur n'avait pas retrouvé depuis Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit il y a 6 ans. Le Blu-ray 3D s'arrache à plus de 2 millions d'unités, pulvérisant en à peine cinq jours le record du nouveau format. Seule ombre au tableau : le somptueux coffret devant regrouper les cinq films de la phase 1 de l'Univers Cinématographique Marvel est repoussé de plusieurs mois, à cause d'un litige juridique avec le fabriquant de la mallette devant contenir les disques.

          Rebelle (2012), la nouvelle production Pixar, domine très largement l'année dans le domaine de l'animation. Même si le film ne se place qu'à la quatrième place des meilleures ventes annuelles à cause d'une concurrence particulièrement féroce parmi les blockbusters, la princesse écossaise approcherait les 10 millions d'exemplaires sur l'exercice 2012 et reste pendant trois semaines d'affilé numéro un des ventes. Quelques semaine plus tard arrivait Le Monde de Nemo (2003), un Blu-ray attendu par tous les collectionneurs depuis 4 ans et sans cesse repoussé. Et pour cause, le plus célèbre film de l'écurie Pixar a bénéficié d'une minutieuse conversion 3D présentée lors d'une ressortie cinéma commercialement décevante. Qu'importe, le film cartonne en Blu-ray avec plus d'un million d'exemplaires et, le tiers des ventes étant représenté par l'édition 3D, montre que c'est peut-être là que ce trouve le vrai potentiel des conversions de film de catalogue plutôt que les salles obscures.

          En 2012, le label Disney connaît pour sa branche "live" une période bien contrastée. En effet, John Carter (2012), qui s'annonçait comme le blockbuster Disney de l'année, est un échec retentissant en salles et même si comparé à sa désastreuse performance au box-office, ses vendes vidéos sont proportionnellement meilleures, elle n'en demeurent pas moins extrêmement décevantes pour un projet de cette ampleur, avec une carrière évaluée autour de 2 millions d'unités. A contrario, les Muppets, laissés dans l'oubli depuis de longues années, opèrent un retour triomphant dans les salles avec Les Muppets : Le Retour (2011) et près de 90 millions de dollars de recettes. Le succès se retrouve en vidéo, le film accédant au top 20 des meilleures ventes de l'année avec 3 millions de copies selon les estimations de l'industrie, une performance digne d'un blockbuster. Le nouveau documentaire Disneynature, Chimpanzés (2012) est uniquement proposé dans des combos Blu-ray et passe inaperçu. Enfin, The Odd Life of Timothy Green (2012) sort sans bruit en fin d'année, après une carrière modeste au cinéma pour un joli film sans prétention. Le catalogue Disney est complété par la distribution des films Dreamworks Real Steel (2011) et Cheval de Guerre (2011), chacun écoulé à plus de 2 millions d'exemplaires.

          L'année est très chargée en direct-to-video puisque pas moins de quatre titres sont mis dans les rayons. La gamme est naturellement très largement dominée par le nouvel opus de la Fée Clochette, Clochette et le Secret des Fées (2012), deux ans après le troisième opus. Une nouvelle fois, la magie opère, le film se place sans mal dans le top 20 de l'année et réalise une performance sensiblement similaire aux deux derniers films de la saga. C'est bien moins vrai pour les trois autres titres, qui s'inscrivent également dans la continuité d'une saga. En effet, Le Chihuahua de Beverly Hills 3 (2012) ne parvient pas à retrouver le même succès que les deux précédents opus, le nouvel épisode des "Buddies", Les Copains Chasseurs de Trésors (2012) peine à atteindre le million d'exemplaire et Les Chiots Noël : La Relève est arrivée (2012) passerait presque inaperçu.

          Comme chaque année, la prestigieuse Collection Diamant s'enrichit de deux nouveaux titres : La Belle et le Clochard sort en février et Cendrillon en octobre connaissent tous deux leur quatrième sortie vidéo, respectivement 6 et 7 ans après le succès des éditions Platinum. Malgré un démarrage moins impressionnant qu'à l'accoutumé, les deux titres font leur preuve dans la durée, notamment boostés par l'arrivée des éditions DVD quelques semaines après les combos Blu-ray, même s'il ne représente plus que 20 à 30% des ventes. Comme pour Le Roi Lion l'année passée, la trilogie Cendrillon est réunie dans un coffret "boite à bijoux" en édition limitée mais contrairement au film pré-cité, ne rencontre pas le succès, sans doute à cause du contenant choisi, peu attirant pour des collectionneurs.

          En août, et pour la première fois depuis la création du support, de nombreux classiques font leurs débuts en Blu-ray Disc, suivant le système de "vagues" que l'on a connu avec le DVD. Sont ainsi disponibles les "2-Movie Collection" de Pocahontas, une Légende Indienne et Les Aventures de Bernard et Bianca, les éditions spéciales de Les Aristochats et La Belle et le Clochard 2 : L'Appel de la Rue et la "Bounce-A-Rrrific Special Edition" de Les Aventures de Tigrou. Auparavant, Le Roi Lion 2 : L'Honneur de la Tribu et Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata auront fait le retour en vidéo avec succès. Les suites de Cendrillon n'auront en revanche pas le même traitement puisqu'on les retrouve en fin d'année réunies dans la même "2-Movie Collection". Une période judicieusement choisie pour les débuts en haute-définition de Les Lutins d'Elite, qui reviennent dans une "Totally Tinsel Collection", qui rattrape avec succès la sortie DVD passée inaperçue l'année précédente. La Planète au Trésor (Edition 10ème Anniversaire), La Ferme se Rebelle, Basil Détective Privé et Peter et Elliott le Dragon (35ème Anniversaire) complètent le catalogue au second semestre.

          Les films "live" ne sont pas en reste puisque le catalogue s'enrichit de nombreux titres, menés par la "2-Movie Collection" de Princesse Malgré Elle et Hocus Pocus, la trilogie Super Noel, les éditions "20ème anniversaire" de Newsis et Noel chez les Muppets, ainsi que des films moins connus comme Babes in Toyland et La Colo des Gourmands  sans oublier l'édition 3D de Les Fantômes du Titanic. Chez Touchstone, on accueillera également de nombreux titres parmi lesquels les "2-Movie Collection" de Sister Act et Le Père de la Mariée.

2013 et au delà : quelles perspectives ?.................................

          Devant le dynamisme de WDSHE, il semble de plus en plus probable que la quasi-intégralité des Grands Classiques Disney seront disponibles en haute-définition d'ici 2 ans. En effet, sont déjà annoncés pour 2013 les "2-Movie Collection" de Le Bossu de Notre-Dame, Mulan et Frère des Ours en mars, Atlantide : L'Empire Perdu, Kuzco, l'Empereur Mégalo et Lilo & Stitch en juin. Oliver et Compagnie fêtera son 25e Anniversaire en août. Robin des Bois, Merlin l'Enchanteur et Hercule sont des titres potentiels pour les Etats-Unis ou l'Europe. La prestigieuse Collection Diamant sera complétée en février par Peter Pan et en octobre par La Petite Sirène, alors que Le Livre de la Jungle est déjà annoncé pour le printemps 2014 mais devrait être disponible dès l'été 2013 en Europe. A la manière de Peter Pan et Les 101 Dalmatiens en 2012, l'Europe sortira Aladdin du moratoire en 2013, alors que les Etats-Unis attendent encore l'édition Diamant un temps annoncée.

          Et que dire de l'épineux problème de Mélodie du Sud, indéfiniment bloqué par Disney USA, trop frileuse de risquer une éventuelle polémique quant aux messages "racistes" que soulèverait le film ? Et des français de désespérer de pouvoir un jour achever leur collection, avec un numéro 8 manquant toujours à l'appel... La Boîte à Musique est en effet englué dans un problème de droits sur la bande son qui empêche sa diffusion en France.

.....................................CONCLUSION GENERALE.....................................

          Depuis l'avènement de la vidéo au début des années 80, Disney s'est présenté comme l'un des distributeurs les plus puissants du marché. L'un des principaux atouts de la compagnie est sans doute son catalogue d'une incroyable richesse. Walt Disney Home Video a su profiter, il est vrai, de l'excellente réputation de ses titres pour mener ses films aux sommets des meilleurs ventes : Le Roi Lion, Blanche Neige et les Sept Nains et La Belle et la Bête se succèdent aux trois premières places des films les plus vendus de l'histoire en vidéo. En jouant sur le renouvellement des générations plus que tout autre compagnie, Disney a rapidement appliqué son traditionnel cycle de ressorties cinéma à un désormais célèbre moratoire vidéo, système sans autre équivalent dans le marché. Encore aujourd'hui, le moratoire est l'un des principaux piliers de la stratégie commerciale de Disney : proposer des œuvres durant une durée limitée, favorisant la vente de plusieurs éditions vidéos pour un même film. Alors que les autres distributeurs se limitent à quelques rééditions de films cultes de leur répertoire, c'est pratiquement tout le catalogue animé de Disney qui est concerné, un mécanisme largement favorisé par l'arrivée de nouveaux formats vidéos. Aujourd'hui, les principes du moratoire sont précisément structurés, avec une véritable communication sur les retours dans le "coffre-fort Disney" (ceci n'est cependant valable que pour les Etats-Unis, en France nous semblons beaucoup moins transparents et stricts sur le sujet...). Mais avec une dématérialisation de plus en plus prononcée du cinéma, et la corrosion naturelle des ventes, difficile de savoir si le système sera toujours viable dans quelques années. La liste des films concernés s'érode déjà grandement en Europe.

          Après une fin de décennie difficile, l'industrie américaine de la vidéo est repartie sur de bonnes bases en 2010, mais il est désormais clair que l'on ne retrouvera plus les chiffres du début des années 2000. La barre des 20 millions d'unités semble inaccessible aujourd'hui (même Avatar ne l'aurait pas atteinte) et maintenant l'objectif d'un gros blockbuster est de dépasser les 10 millions d'exemplaires. Pour la première fois depuis cinq ans, la dépense des consommateurs américains en vidéo a augmenté en 2012, grâce à une progression constante du Blu-ray Disc qui a augmenté ses recettes de 10% par rapport à l'année dernière selon le DEG, mais surtout grâce à la vidéo dématérialisée à la croissance colossale (+35% en 2012) dont la plateforme Ultraviolet à laquelle la majorité des grands distributeurs participe... sauf Disney ! Si l'industrie de la vidéo avait bien résisté en France jusqu'en 2010, on constate depuis deux ans une chute significative du chiffre d'affaire, avec des ventes Blu-Ray insuffisantes pour contrer la baisse du DVD, dont les recettes ont baissé de 12% en 2012. Le Blu-Ray Disc ne représente que 20% des ventes en vidéo physique en 2012 selon le CNC, et près de 25% de la population possède un lecteur HD selon gfk. En revanche, le Blu-ray 3D semble séduire les français puisque le nombre d'unités vendues a augmenté de 80% en 2012 malgré un taux d'équipement encore faible (6% des foyers selon gfk).

          Ce dossier a été publié en octobre 2011 et mis à jour en avril 2013. Pour conclure, voici un récapitulatif thématique des meilleures ventes estimées du distributeurs. Attention, les tableaux américains tiennent compte des éditions sorties courant 2012, mais s'arrêtent à 2011 pour la France (les données de 2012 n'étant pas encore connues en détail).

          Le Roi Lion et Blanche Neige et les Sept Nains sont certainement les deux titres les plus importants du catalogue Disney, trônant en tête des meilleures ventes américaines, françaises et même internationales. Alors que les Etats-Unis ont fait une place de choix aux studios Pixar avec 5 titres dans le top 20, la France leur ont manifestement préféré les Grands Classiques post âge d'or avec Tarzan, Le Bossu de Notre-Dame et Frère des Ours. La France se distingue également par la mise en valeur des dessins-animés parisiens, avec Les Aristochats, Le Bossu de Notre-Dame et Ratatouille, trois titres absents du top 20 américain. Au contraire, La Petite Sirène et Cendrillon sont les deux grands oubliés dans l'hexagone, tout en considérant que les ventes de l'édition 1991 pour cette dernière n'ont pu être prises en compte.

          On ne peut pas conclure ce dossier sans évoquer une dernière fois un événement qui a profondément bouleversé le marché de la vidéo et l'histoire de l'animation Disney en général : l'arrivée des direct-to-video, ces produits commerciaux destinés uniquement à la vente. Initiés par un heureux hasard avec Le Retour de Jafar en 1994, l'héritage qui en a découlé est aujourd'hui colossal et, il faut bien l'avouer, a profondément entaché l'image de qualité de la marque. Si le public a largement été au rendez-vous jusqu'au milieu des années 2000, on n'a pu que constater la chute progressive de ces produits, alimentée par une qualité plus qu'aléatoire et un épuisement logique des œuvres les plus emblématiques au fil des productions. Néanmoins, Disney reste l'incontestable leader du marché, avec neuf titres dans le top 10 des meilleures ventes du genre.

          Depuis 30 ans, trois formats vidéos majeurs se sont succédés : la VHS, le DVD et le tout récent Blu-Ray Disc. Nous vous proposons maintenant les tops 10 de WDHE USA sur chacun de ces supports :

          La série des Platinum a certainement été l'une des collections les plus emblématiques de Disney ces dernières années, et a fortement contribué à la structuration du moratoire. D'une durée de vie de sept ans et demi, treize titres ont pu bénéficier d'une édition sous la Platinum Collection. Voici un récapitulatif des ventes américaines et françaises. Bien logiquement, on trouve en pôle position les films n'ayant bénéficié que d'une édition vidéo avant l'édition platinum (sauf Aladdin...), suivis par les autres titres inédits en DVD, pour finir avec les œuvres ayant déjà bénéficié d'une édition DVD limitée à la fin des années 90 ou au début des années 2000. En prenant bien en compte cet historique propre à chaque titre, on considérera qu'Aladdin, Les 101 Dalmatiens et Pinocchio ont été les moins performants de la collection aux Etats-Unis.

          Toutes ces données sont des estimations d'organismes spécialisés et sont susceptibles d'être ajustées dans le futur.

Si vous désirez en savoir plus sur les différentes éditions françaises évoquées dans ce dossier, n'hésitez pas à faire un tour sur le site www.lesgrandsclassiques.fr et son fameux catalogue.

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