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1. Des Suites Meilleures que l'Original ?

        Une des grandes particularités des années 2000 est le retour des suites au cinéma. En effet, depuis 1990 avec Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, toutes les suites produites étaient destinées au marché vidéo. Mais une sortie cinéma assure t-elle la qualité du produit ?

        La première expérience est tentée avec Toy Story 2, réalisé par John Lasseter déjà aux commandes du premier Toy Story, que les américains découvrent dans les salles le 24 novembre 1999. Il faudra attendre le 2 février 2000 pour retrouver Woody et Buzz en France. Woody, enlevé par le cupide Al, découvre qu'il est un véritable jouet de collection. Buzz et tous les jouets de la chambre d'Andy partent à son secours. Prévu à l'origine pour sortir directement en vidéo, la qualité et les efforts qui ont été fournis pour la réalisation du film lui ont permis de sortir au cinéma. Et quelle claque ! Pour beaucoup, Toy Story 2 est encore meilleur que le premier opus, une situation si rare dans le monde du cinéma qu'elle mérite d'être mentionnée. Et pour cause, chaque élément du premier film a été repris et retravaillé pour être amélioré, en commençant par la technologie. Seulement quatre ans séparent les deux opus, et on a l'impression que le double a été nécessaire tant les progrès techniques sont évidents. Une majeure partie de l'équipe du premier film était de retour aux commandes : John Lasseter, Randy Newman, ainsi que les stars du casting original, Tom Hanks (Woody) et Tim Allen (Buzz). De nouveaux personnages plus attachants les uns que les autres font leur apparition : Jessie l'écuyère farouche, Pil Poile le cheval ou Siffly  le pingouin chanteur... et bien sûr le redoutable Empereur Zurg ! Tout ce beau monde est entraîné dans une aventure incroyable : le scénario est original et passionnant. Le public ne s'y trompe pas : Toy Story 2 réunit 245 millions de dollars de recettes rien qu'aux Etats-Unis, battant à plate couture ses deux prédécesseurs Toy Story et 1001 Pattes (A bug's life). Le succès est aussi immédiat en France avec 4,5 millions de spectateurs ! Le phénomène Toy Story prend alors une ampleur sans précédant : une série télé centrée sur Buzz est mise en production, les attractions autour des personnages fleurissent dans les parcs Disney du monde...

(Gauche: Toy Story, Droite: Toy Story 2)

        Le nouveau millénaire débute en fanfare le 1er janvier 2000 avec l'arrivée dans les salles de Fantasia 2000, suite du chef-d'œuvre de 1940 Fantasia. Déjà à l'époque, Fantasia était destiné à suivre de nombreuses évolutions au cours de fréquentes ressorties, de nouvelles séquences devant se greffer au film original. Mais à cause de contraintes budgétaires, ce ne fut plus une priorité, le studio préférant se consacrer aux longs-métrages inédits. Près de 60 ans plus tard, le neveu de Walt Disney, Roy E. Disney, porta le rêve de son oncle à la réalité et supervisa personnellement la production du film. En effet, dès 1991 Fantasia 2000 entre chantier sous le titre Fantasia Continued, avec toute l'attention et surtout le budget nécessaire (80 millions de dollars). Il faut dire que le début des années 90 marquait la renaissance du phénomène Fantasia, ayant bénéficié d'une ressortie cinéma en version restaurée et de vente en vidéo explosives (14 millions de copies vendues aux Etats-Unis). James Levine, digne successeur de Leopold Stokowski, dirige un orchestre de 110 musiciens et met en musique sept nouvelles séquences fabuleuses: "La Cinquième Symphonie", "Les Pins de Rome", "Rhapsody in Blue", "Concerto pour piano n°2", "Le Carnaval des Animaux", "Pomp and Circumstances" et "L'Oiseau de Feu". Fidèles à la vision de Walt Disney, les Studios y ajoutèrent la célèbre séquence "L'Apprentie Sorcier", de quoi lier à jamais Fantasia et son petit frère. En avant première de sa sortie mondiale, Fantasia 2000 fut le premier long-métrage projeté au format IMAX aux Etats-Unis, ce format étant plutôt destiné alors aux documentaires. Si cette sortie IMAX bat des records d'affluence, il n'en est malheureusement pas de même pour la sortie "standard" qui se révèle être un véritable fiasco. Le film peine à être rentable, malgré d'assez bonnes critiques. Il faut dire que le genre même du film s'adresse à un public plus expérimenté qu'un grand classique standard, le même problème ayant été observé lors de la première sortie en salles de Fantasia. Mais comme le chef-d'œuvre original, gageons que Fantasia 2000 sera perçu avec le temps avec toute la noblesse qu'il mérite : Fantasia 2000 est une œuvre d'art, à n'en pas douter !

 

2. Les Nouvelles Tentatives au Cinéma

        Le 15 février 2002, Peter Pan revient sur grand écran dans Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire (Return to Neverland), réalisé par Robin Budd. L'action prend place en pleine Seconde Guerre Mondiale, plusieurs années après le premier opus. En effet, Wendy a maintenant une fille, Jane, qui doit grandir avec le traumatisme que représente la guerre. Une nuit, elle est enlevée par le Capitaine Crochet qui l'emmène jusqu'au Pays Imaginaire, lieu incroyable très différent de la dure réalité à laquelle Jane est habituée. Le film était à l'origine prévu pour une sortie directement en vidéo mais sa qualité lui autorisa auparavant une sortie cinéma. Certes l'animation est de très bonne facture, mais le charme du premier opus a du mal à reprendre... La première partie à Londres est excellente d'un point de vue scénaristique, de part la gravité des événements qui s'y déroulent, mais dès l'arrivée au Pays Imaginaire l'histoire s'essouffle en pompant royalement les éléments de Peter Pan. En fait, Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire peine à trouver son identité dans toute sa seconde partie, et mettre un calamar à la place du célèbre Crocodile n'y changera rien. A côté de cela, la bande son reste soignée (la chanson "Je crois" est une totale réussite) et certaines séquences restent très émouvantes, notamment à l'ouverture et à la fermeture du film. Malheureusement, entre les deux, Peter Pan 2: Retour au Pays Imaginaire reste une suite assez quelconque, qui réalise malgré tout un score au box office français honorable avec 1 650 000 spectateurs, mais un décevant 48 million de recettes aux Etats-Unis.

(Gauche: Peter Pan, Droite: Peter Pan 2: Retour au Pays Imaginaire)

        La suite suivante à sortir sur les écrans en février 2003 est Le Livre de la Jungle 2 (The Jungle Book 2), réalisé par Steve Trenbirth. Indiscutablement, le film est moins réussi que Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire, ne serait-ce que pour l'animation, beaucoup plus approximative. Le plus gros défaut du film réside dans son histoire : Mowgli, nostalgique de la vie dans la jungle après seulement cinq jours de civilisation dans le village des hommes, décide de s'enfuir avec l'aide de Baloo. Seulement, son amie Shanti s'inquiète pour lui et s'aventure elle aussi dans la jungle, où le tigre Shere Khan ne pense qu'à se venger... Bref on prend les mêmes et on recommence ! Rien de bien original ne nous attend donc, le seul but du film semblant être de faire revivre l'ambiance du premier film, l'un des plus populaires et appréciés de Disney. Pari réussi, principalement grâce à la musique et aux personnages, mais 67 ans séparent les deux opus et technologiquement l'écart est important. En France, Le Livre de la Jungle 2 est un vif succès qui réunit plus de 3 millions de fans dans les salles obscures. Mais aux Etats-Unis, le film est un échec : seulement 47 millions de dollars de recette, encore moins que Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire. En conséquence, l'expérience ne sera plus retentée aux Etats-Unis : les suites des longs-métrages d'animation Disney ne sortiront plus qu'en vidéo, accentuant encore un peu plus la crise de l'animation traditionnelle qui débute alors.

(Gauche: Le Livre de la Jungle, Droite: Le Livre de la Jungle 2)

        La dernière suite à être à ce jour sortie sur les écrans en février 2006 est le très réussi Bambi 2, de Brian Pimental. Seuls les Etats-Unis sont privés d'une sortie dans les salles obscures, cicatrice du peu de succès du Livre de la Jungle 2 trois ans plus tôt. Il s'agit en fait d'une midquel, procédé déjà expérimenté par La Belle et la Bête 2 : Le Noël Enchanté avec le succès qu'on lui connaît. L'action se situe au milieu du premier opus, après que la mère de Bambi a été tuée par un chasseur. Le père de Bambi, le Grand Prince de la forêt, se voit contraint de s'occuper de son éducation en attendant de trouver au jeune faon une mère de remplacement. Dès l'annonce de sa mise en production, les fans du monde entier ont fait savoir leur mécontentement : le désastre était assuré... Jamais les Studios Disney n'avaient mis en chantier une suite à un long-métrage aussi vieux si on met à part le cas de Fantasia. Bambi est un chef d'œuvre de l'animation, acclamé depuis 64 ans par des générations d'enfants et d'adultes. Et pourtant... quelle claque ! Assurément, Bambi 2 n'a pas à rougir des comparaison avec son grand frère. L'animation est d'une qualité remarquable, menée d'une main de maître par le talentueux Andreas Deja (Gaston, Jafar, Lilo...), les décors sont somptueux et l'histoire, même si elle paraît simple au premier abord, n'en est pas moins judicieusement efficace et émouvante. On retrouve avec charme tous les personnages qui nous ont fait rire ou pleurer dans Bambi. Il n'en ressort qu'une chose : Bambi 2 a été produit avec une attention et un respect de l'œuvre originale sans précédent, et même les décennies séparant les deux opus ne diminuent pas l'émotion qui s'en dégage. Bambi 2 est, à  l'instar de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous ou Fantasia 2000, une pure réussite !

(Gauche: Bambi, Droite: Bambi 2)

 

3. Les Nouvelles Aventures de Winnie l'Ourson

        L'entrée dans le nouveau millénaire est également l'occasion d'expérimenter un nouveau type de suite: le spin-off. Il s'agit d'un nouveau long-métrage centré sur un personnage phare d'un film. Et quelle œuvre pouvait le mieux s'y prêter que Les Aventures de Winnie L'Ourson ? Il faut dire que Winnie partage la vedette avec des personnages plus attachants les uns que les autres et le premier ayant droit à un film exploité en salles est Tigrou. Nous découvrons ainsi au cinéma Les Aventures de Tigrou (The Tigger Movie) le 11 février 2000 aux Etats-Unis. Tigrou, ayant mis à bout une bonne partie de la Forêt des Rêves Bleus avec ses bonds incessants, décide de partir retrouver sa famille. 23 ans après les premières aventures de Winnie, La Forêt des Rêves Bleus n'a pas pris une ride. Le film est charmant, plein de bons sentiments, et arbore une animation irréprochable. Réalisé par Jun Falkenstein, il réunit une nouvelle fois les frères Sherman, compositeurs de la musique du premier film. Devant le public restreint du film, Les Aventures de Tigrou finit sa carrière au box office avec le score convenable de 902 396 entrées.

 

        Seuls les deux nouveaux spin-off des Aventures de Winnie l'Ourson sortiront dans les salles mondiales. Le premier, Les Aventures de Porcinet (Piglet's Big Movie) de Francis Glebas sort dans les salles américaines un mois après Le Livre de la Jungle 2. Le héros de ce nouveau long-métrage est le timide Porcinet, qui se sentant rejeté de ses amis, s'enfuit de la Forêt des Rêves Bleus en laissant derrière lui son journal réunissant les aventures de toute la petite troupe. Le film est moins réussit que Les Aventures de Tigrou: l'animation y est moins soignée, l'histoire moins originale et surtout les frères Sherman sont absents. Le public n'est pas au rendez-vous avec seulement 300 000 spectateurs en France et 23 millions de recettes aux Etats-Unis. Même si il s'en sort mieux en France avec 450 000 entrées, le box office US est encore plus sévère avec Winnie l'Ourson et l'Efélant (Pooh's Heffalump movie) et ses 18 millions de dollars. Sorti en février 2005 et réalisé par Frank Nissen, le film met sous les feux des projecteurs Lumpy l'éfélant, tant redouté par Winnie et ses amis. L'histoire est agréable à suivre, les personnages de la Forêt des Rêves Bleus toujours aussi attachants et les chansons travaillées: finalement Winnie l'Ourson et l'Efélant est un bon film qui aurait mérité plus d'égard du public.

 

          En 2011, Winnie revient au cinéma dans un nouveau long-métrage, sobrement intitulé Winnie l'Ourson. Réalisé par Stephen Anderson & Don Hall, ce film est la troisième suite produite au sein des prestigieux Walt Disney Animation Studios, après Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et Fantasia 2000. Avec une animation des plus soignée et un humour plus présent que jamais, il s'agit sans aucun doute du Winnie le plus réussi depuis l'œuvre originale. Néanmoins le public français, pourtant friand d'animation traditionnelle, boude le film au cinéma. Les américains lui réservent un accueil plus chaleureux, mais à cause d'une concurrence féroce, reste loin de la performance des Aventures du Tigrou.

 

        A quelques exceptions près, une suite au cinéma garantit une bonne qualité d'ensemble. Seulement, si les années 2000 renouent avec ce procédé, la sortie des suites direct-to-video n'a jamais été si florissante...     

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