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1980 : Disney investit timidement le marché de la vidéo.............................

 

          On peut dater la naissance de la vidéo Disney au 4 mars 1980, jour où les premières vidéocassettes Disney sont disponibles à la location, au format VHS et Beta. Treize titres sont ainsi proposés au public, grâce à un accord exclusif avec la société de location Fotomat, et cela dans seulement six villes américaines (Chicago, Houston, Philadelphie, San Francisco, Oakland et San Jose). Les frais de location vont alors de 7,95$ à 13,95$.

 

          Sur ces treize titres, dix sont des films "Live" : Peter et Elliott le Dragon (1977), Le Trou Noir (1979), Un Amour de Coccinelle (1969), La Montagne Ensorcelée (1975), Davy Crockett : Roi des Trappeurs (1955), 20 000 Lieues Sous les Mers (1954), L'Apprentie Sorcière (1971), The North Avenue Irregulars (1975), Le Gang des Chaussons aux Pommes (1975) et Tête Brulée et Pied Tendre (1978), auxquels s'ajoutent trois compilations de courts-métrages animés : On Vacation with Mickey Mouse and Friends, Kids is Kids starring Donald Duck et The Adventures of Chip'n'Dale.

 

          Il faut attendre le mois de septembre pour que l'opération s'étende au reste du pays. Néanmoins, Disney doit faire face, comme de nombreux autres studios avant lui, à une problématique de taille : doit-on ouvrir le marché à la vente ? En effet, si aujourd'hui le principal combat du marché de la vidéo est le téléchargement illégal, celui des années 80 était tout autre : la location illégale. Pour palier à ce problème, la firme propose aux commerçants un programme à trois options (le premier de ce genre aux Etats-Unis) : ils devront choisir la vente exclusive ou la location exclusive ou les deux. Il y aura donc deux programmes séparés pour la vente et la location, avec des accords financiers, des packagings et des matériels publicitaires distincts. Ainsi, si un commerçant ne veut faire que de la location, il recevra les titres sur un cycle de 13 semaines, au prix de 52$ par titre, et pourra alors louer ces titres au prix qu'il voudra autant de fois qu'il voudra durant ces 13 semaines. A la fin de cette période, le vendeur pourra s'engager dans un nouveau cycle. Pour bien différencier les deux types de vidéos, les titres à la location ont un packaging plus lourd et moins élaboré que les vidéocassettes réservées à la vente. Apparaissent également les mention "For Rental Only" ou "For Sale Only", que l'on retrouve encore aujourd'hui sur nos DVD ou Blu-Ray. Les vidéocassettes réservées à la vente sont vendues à 59,95$ pour les longs-métrages et 44,95$ pour les compilations de courts-métrages, un sacré budget !

 

          A la fin de l'année, Mary Poppins (1963) s'ajoute à l'offre qui comptera au final quatorze titres.

 

 

1981 : Les premiers Grands Classiques arrivent en vidéo............................

 

          Il faudra attendre le 28 juin 1981 pour qu'un nouveau titre Disney soit disponible, mais uniquement à la location. Il s'agit de Dumbo (1941), le premier Grand Classique Disney à avoir été distribué en vidéo. Dans la foulée, Les Aventures de Winnie l'Ourson (1977) est proposé à la location et à la vente. Quelques films "Live" viennent également enrichir le catalogue : Monte là-d'ssus (1961), Davy Crockett et les Pirates de la Rivière (1956), Gus (1976), Le Retour du Gang des Chaussons aux Pommes (1979) et L'Authentique, Seule et Unique Fanfare Familiale Originale (1968).

 

          A l'image de Dumbo, Alice au Pays des Merveilles (1951) est disponible dès le 15 octobre mais uniquement à la location. Le prix de vente aux distributeurs, toujours sur un cycle de 13 semaines, baisse à 26$ pour Dumbo et Alice au Pays des Merveilles, et à 30$ pour les autres titres. Enfin, à l'occasion des fêtes de Noël, Disney sort une nouvelle compilation de quatre courts-métrages, A Walt Disney Christmas, pour une durée limitée. Les Aventures de Winnie l'Ourson, Le Trou Noir et 20 000 Lieues Sous les Mers finissent l'année comme les trois titres les plus vendus du catalogue Disney.

 

          A la toute fin d'année, Disney Home Video investit le marché international dans 13 pays (dont la France) avec 20 titres. Son principal représentant, James Jimirro (président de Walt Disney Telecommunications & Non-Theatrical), reste persuadé que l'avenir de la vidéo est la location. Pour ne pas refaire l'erreur du marché national (comprenez proposer des titres à la vente), Jimirro annonce que le marché international ne sera qu'un marché de location, et qu'il n'y aura jamais de vente en dehors des Etats-Unis.

 

 

1982 : La naissance du Laserdisc Disney...................................................

 

          Disney commence l'année timidement, en élargissant en avril son catalogue de vente et de location avec quelques films "Live" dont Le Nouvel Amour de Coccinelle (1974), Pollyanna (1960) et Signé Zorro (1960). Les Yeux de la Forêt (1981) est disponible uniquement à la location seulement six mois après sa sortie en salles, tandis que Dumbo, qui n'était alors disponible qu'à la location, est proposé à la vente.

 

          En juin 1982, Disney sort les cinq premiers laserdiscs de son catalogue au prix de 34,95$ : Le Trou Noir (1979), Un Amour de Coccinelle (1969), La Montagne Ensorcelée (1975), Les Aventures de Winnie l'Ourson (1977) et le premier volume d'une compilation de courts-métrages, Mickey Mouse and Donald Duck Cartoons. Ils sont rejoints par cinq autres titres le mois suivant : Peter et Elliott le Dragon (1977), Davy Crockett et les Pirates de la Rivière (1956) L'Authentique, Seule et Unique Fanfare Familiale Originale (1968), Dumbo (1941) et le deuxième volume des Mickey Mouse and Donald Duck Cartoons. L'été voit également l'arrivée du "Disney's American Summer Cartoon Sales", une opération marketing visant à booster les ventes des sept compilations de courts-métrages Disney déjà disponibles. Le succès est immédiat : plus de 25 000 unités seront vendues au cours de l'été !

 

 

           Alors que les ventes de Dumbo ne cessent d'augmenter, Alice au Pays des Merveilles est également disponible à la vente dès novembre. 1982 est donc une année charnière, puisque à partir de cette date toutes les vidéocassettes Disney sont à la fois disponibles à la vente et à la location, dont les nouveautés ! Le même mois, Les Robinsons des Mers du Sud (1960) fait une entrée remarquée dans le catalogue des films "Live", au contraire de deux nouveaux Grands Classiques, Les Trois Caballeros (1944) et Coquin de Printemps (1947), qui passeront inaperçus.

 

 

          Suite au succès de la compilation A Walt Disney Christmas l'année auparavant, une nouvelle version est mise à la vente pour les fêtes de fin d'année avec deux courts-métrages supplémentaires. Encore une fois, le succès est au rendez-vous avec plus de 25 000 copies vendues. Le 1er décembre, TRON (1982), révolutionnaire par ses effets spéciaux mais à la carrière cinéma décevante, est disponible à la vente et à la location.

 

 

 

1983 : Les "intouchables".......................................................................

 

         L'année 1983 ne voit pas de nouveautés majeures à part une nouvelle vague de films "Live" qui passera plus ou moins inaperçue. Néanmoins, Dumbo et Alice au Pays des Merveilles continuent à très bien se vendre, si bien que Walt Disney Home Video envisage la sortie de nouveaux Grands Classiques. Mais avec une moyenne de 30 millions de dollars de recettes lors de leurs fréquentes ressorties en salles, les Grands Classiques représentent une large part des sorties cinéma Disney dans les années 80, là où les nouveautés peinent à attirer le public. Dès lors, il est inenvisageable pour Disney de risquer de perdre cette ressource financière en proposant à volonté ses grands films au consommateur. A l'occasion du lancement de Disney Channel en avril 1983, Disney établit une liste de quinze longs-métrages animés "intouchables", qui ne pourront jamais être diffusés à la télévision ou être disponibles en vidéo. Ces quinze films correspondent aux œuvres les plus emblématiques du studio, dont une sortie vidéo pourrait compromettre le succès des ressorties en salles : Blanche Neige et les Sept Nains (1937), Pinocchio (1940), Fantasia (1940), Bambi (1942), Cendrillon (1950), Peter Pan (1953), La Belle et le Clochard (1955), La Belle au Bois Dormant (1959), Les 101 Dalmatiens (1961), Merlin l'Enchanteur (1963), Le Livre de la Jungle (1967), Les Aristochats (1970), Robin des Bois (1973), Les Aventures de Bernard et Bianca (1977) et Rox et Rouky (1981). Vous l'aurez compris, Dumbo, Alice au Pays des Merveilles et Les Aventures de Winnie l'Ourson sont les seuls Grands Classiques à échapper à cet ancêtre du moratoire, à l'exception des "compilations" des années 40.

 

          Privés de long-métrage d'animation, les consommateurs trouvent néanmoins leur bonheur avec la naissance de la collection Walt Disney Cartoon Classics, une compilation de courts-métrages en six volumes, qui rencontre vite le succès.

 

 

1984 : La Walt Disney Classics Collection..................................................

         

         Suite au succès des Walt Disney Cartoon Classics, Walt Disney Home Video lance en juillet 1984 les Cartoon Classics Limited Gold Editions, une collection collector de sept compilations de courts-métrages, au prix attractif de 29,95$ et en éditions limitées. Pour la première fois de son histoire, Walt Disney Home Video propose au consommateur un véritable produit de collection : alors que les précédentes vidéocassettes de la firme avaient un packaging des plus rudimentaires, le classique boitier blanc laisse sa place à un boitier noir spécial et à une jaquette dorée du plus bel effet. Chaque volume met en vedette l'un des personnages phares de la compagnie (Mickey, Minnie, Donald, Daisy, Pluto, Silly Symphonies et Disney's Best : The Fabulous '50s), tout en proposant des courts-métrages inédits par rapport aux précédents volumes de la Walt Disney Cartoon Classics Collection. Enfin, la collection propose le premier "bonus" de l'histoire de la vidéo Disney, une introduction sur les coulisses des studios et la naissance de Mickey Mouse. Encore une fois, l'opération est un immense succès puisque 610 000 volumes seront vendus en tout.

 

          Les dirigeants de la branche vidéo de la Walt Disney Company comprennent que le marché a changé : alors que leurs titres en location peinent à décoller, la filière vente prend un essor incroyable. De quoi amener de sérieux doutes quant à la pertinence de la liste des "intouchables" établie un an plus tôt. Cependant, la problématique n'a pas changé : comment assurer le succès des ressorties en salles tout en proposant au consommateur ses films préférés en vidéo ? C'est à cette période que naît l'idée du moratoire : les titres seront vendus pendant une très courte période avant de rejoindre le "coffre-fort Disney", le temps que le renouvellement des générations permette une nouvelle sortie cinéma. Robin des Bois (1973) est choisi comme titre test : c'est en effet l'un des Grands Classiques qui a le moins d'estime, et sa ressortie en salles en mars 1982 a été décevante. Robin des Bois inaugure donc la Walt Disney Classics Collection le 6 décembre 1984, en VHS (à un prix très élevé : 79,95$ !) et en laserdisc (au prix plus abordable de 34,95$).

 

          Contrairement aux années ultérieure où un titre phare servait de tremplin pour les promotions de Noël, aucune réduction de prix n'est mise en place pour Robin des Bois, qui est resté hors de portée pour grand nombre de consommateurs. Il participe cependant à l'opération "Emballé et Prêt à Offrir" de la fin d'année, aux côtés de deux nouveaux titres de Noël : Le Noël de Mickey et A Disney Christmas Gift, une opération qui a permis la vente de 300 000 copies. Finalement, la collection de vidéos musicales DTV, en trois volumes, sera l'âme de ce Noël 1984 avec également 300 000 unités vendues. Quatre titres de la Cartoon Classics Limited Gold Editions (Mickey, Donald, Minnie et les Silly Symphonies), ainsi que Dumbo et TRON seront les vidéos les plus vendues de Disney en 1984.

 

 

1985 : Un pantin de bois devient un best-seller.........................................

         

          Robin de Bois ne tarde pas à dépasser la barre symbolique des 100 000 vidéos vendues, suivi par deux autres sorties majeures de l'année 1984 : le film Walt Disney Pictures Un Homme Parmi les Loups (1983) et le premier film de la filiale Touchstone Pictures, Splash (1984). Suite au succès de la première vague des Cartoon Classics Limited Gold Editions, Walt Disney Home Video lance une seconde vague de sept volumes le 21 mai 1985, pour une durée limitée à trois mois. Pour promouvoir cette sortie, Disney entame sa campagne publicitaire la plus chère, annoncée à 2,5 millions de dollars.

 

         Alors que Merlin l'Enchanteur était annoncé comme prochain titre de la Walt Disney Classics Collection après Robin des Bois, un petit pantin de bois lui vole la vedette. En effet, la ressortie cinéma de Pinocchio (1940) en 1984 a été un réel succès, si bien que sa sortie vidéo est directement envisagée. Alors que les "anciens" de chez Disney montrent de réelles réserves à cette idée (qui pourrait empêcher un succès similaire pour les prochaines sorties cinéma), le nouveau venu Michael Eisner veut au contraire capitaliser le récent succès du film en salles. Comme accord entre les deux camps, Pinocchio sort le 16 juillet 1985 en vidéo comme deuxième titre de la Walt Disney Classics Collection, mais à très haut prix et pour une durée limitée, continuant la stratégie initiée par Robin des Bois : 79.95$ pour les vidéocassettes et 34.95$ pour le laserdisc. Une campagne publicitaire d'un million de dollars accompagne cette sortie événement, notamment à la télévision, une première pour un seul titre. Malgré le prix dissuasif, 125 000 copies sont vendues en seulement deux mois.

 

          Début décembre, Walt Disney Home Video annonce une promotion exceptionnelle du film à 29.9 $, qui sera accompagné des 20 titres les plus vendus de Disney, dont Mary Poppins, Fidèle Vagabond, Robin des Bois et Dumbo, réédité sous la Walt Disney Classics Collection pour l'occasion. Intitulée "Making Your Dreams Come True", l'opération permet la vente de 1,6 millions d'unités. Alors que la promotion ne devait durer qu'un mois, les ventes de Pinocchio dépassent toutes les espérances de Disney, qui décide de laisser le titre en rayon un mois supplémentaire avant son retour sous moratoire. Pinocchio devient la vidéo la plus vendu de l'année, avec 250 000 unités estimées, et le film d'animation le plus vendu en vidéo à cette date.

 

 

1986 : L'enchanteur et la princesse.........................................................

         

          Il faudra attendre le 25 mars 1986 pour que le quatrième titre des Disney Classics soit disponible : Merlin l'Enchanteur (1963), au même prix que Pinocchio (qui dépasse au cours de l'année les 450 000 copies vendues) à ses débuts, mais avec moins de succès. Le 28 mai, Disney lance sa désormais traditionnelle promotion estivale, emmenée par le retour d'Alice au Pays des Merveilles dans les bacs, intégré à la Disney Classics Collection pour l'occasion, directement au prix de 29,95$. L'opération, intitulée "Disney's Wonderland Sale", englobe également la ressortie de 12 films ou cartoons, tel Monte là-d'ssus (1961), colorisé pour l'occasion. Plus de 650 000 vidéos seront vendues au cours de l'été.

 

          Le 25 juin, une nouvelle vague de films "Live" permet l'arrivée dans les bacs des récents films de la compagnie tels Oz, Un Monde Extraordinaire (1985), ou Natty Gann (1985), et de films plus anciens comme Les Visiteurs d'un Autre Monde (1978, suite de La Montagne Ensorcelée) et Danny, le Petit Mouton Noir (1949).

 

          Le 14 octobre voit l'arrivée du sixième titre de la collection Walt Disney Classics : La Belle au Bois Dormant (1959), sept mois après sa nouvelle sortie au cinéma. Au contraire des autres titres de la collection lancés à 79,95$, le Grand Classique sort directement au prix de 29,95$ sans passer par la case promotion. Pour la première fois, l'un des longs-métrages d'animation Disney a été digitalement remasterisé pour l'occasion avec un son en stéréo. La Belle au Bois Dormant est le titre phare de la promotion de fin d'année, "Bring Disney Home for Good", estimée à 6 millions de dollars, un record à l'époque. Disney en profite pour rééditer les cinq autres titres des Disney Classics, dont Merlin l'Enchanteur, pour la première fois en promotion. Encore une fois, le succès est au rendez-vous puisque 5 millions de vidéos Disney seront vendus ce Noël, plus que tout autre studio. Mais c'est surtout La Belle au Bois Dormant qui attire tous les regards, premier titre Disney à dépasser la barre du million d'unités vendues. La vidéo est la plus vendue de l'année, et le quatrième film le plus vendu en vidéo à cette date. A la fin de la promotion fin février 1987, les ventes de La Belle au Bois Dormant sont estimées à 1,2 millions d'exemplaires.

 

          Le 23 décembre 1986, Disney Home Video sort le premier volume de ses célèbres Disney Sing Along Songs : Zip-a-Dee-Doo-Dah, une compilation de 10 extraits de chansons Disney où les paroles s'affichent à l'écran.

 

 

1987 : Un clochard qui rapporte gros.......................................................

 

          A la fin de la promotion de Noël, Robin des Bois et Pinocchio rejoignent le coffre-fort Disney pour de longues années annoncées. Les quatre autre titres de la collection, toujours en vente, voient leur prix gonfler à 89,95$.

 

          Le 6 mars 1987, Disney Home Video tente de faire revivre son ancienne collection Walt Disney Cartoon Classics avec une nouvelle vague en cinq volumes, complétée avec une deuxième vague de cinq autres volumes en octobre. Parallèlement, une nouvelle collection voit le jour, les Walt Disney Mini-Classics, réunissant les moyens métrages les plus célèbres du studio : Donald au pays des Mathématiques (1959), Mickey et le Haricot Magique (1947) et Le Dragon Récalcitrant (1941).

 

 

          Alors que la sortie vidéo du Grand Classique de l'année précédente, Basil Détective Privé (1986), se fait toujours attendre, un autre grand film est choisi comme septième titre de la collection Walt Disney Classics. Après une ressortie triomphale dans les salles de cinéma, La Belle et le Clochard (1955) arrive en vidéocassette et laserdisc le 6 octobre 1987. Espérant rééditer le succès de La Belle au Bois Dormant l'année passée, le film est directement disponible à son plus bas prix. Et les résultats dépassent toutes les espérances possibles : avant même que le titre n'arrive dans les rayons, 2 millions de copies sont déjà pré-commandées. Au final, 3,2 millions vidéos seront vendues : le record à l'époque, le film surpassant ses deux principaux rivaux Top Gun et Die Hard. Un succès qui s'étendra jusqu'à la saison de Noël, où Disney battra tous les records avec la vente de 7,5 millions de vidéos tous titres confondus.

 

 

1988 : Une année "Bibidi Bobidi Boo".......................................................

 

          Seulement cinq moins après sa sortie en vidéo, La Belle et le Clochard rejoint le coffre-fort Disney (rappelez-vous : une disponibilité trop longue pourrait nuire aux futures sorties cinéma !). Il est rejoint par La Belle au Bois Dormant qui aura eu un an de plus pour s'installer dans les charts. Dumbo, Alice au Pays des Merveilles et Merlin l'Enchanteur restent les seuls titres disponibles de la collection Walt Disney Classics, trois films qui seront classiquement toujours disponibles à la vente dans l'avenir.

 

          Arrivé à son rythme de croisière d'un grand titre par an, la Walt Disney Classics Collection accueille son huitième film. Et c'est Cendrillon (1950) qui est choisi, suite logique au succès de sa nouvelle sortie en salle l'année précédente. Le choix aurait pourtant pu se porter sur un autre grand film, Blanche-Neige et les Sept Nains, également ressorti dans les salles de cinéma en 1987 et avec encore plus de succès que Cendrillon. Néanmoins, les studios Disney révèlent que Blanche-Neige et les Sept Nains ne sera jamais proposé à la vente. Avant même la mise en rayon de Cendrillon le 4 octobre 1988, Walt Disney Home Video annonce une fenêtre de vente courte de 6 mois. Pendant les deux premiers mois et pour la première fois, le film est vendu au prix très attractif de 26,99$, avant de retrouver un prix classique de 29,95$.

 

          Comme à son habitude, Walt Disney Home Video inclue Cendrillon dans sa traditionnelle promotion d'hiver, intitulée "Give the Gift that Lasts a Lifetime" cette année-là. Elargie à 35 titres, l'opération bat le record établit par Disney l'année précédente, avec 7,4 millions de vidéos pré-commandées, dont 5,3 millions rien que pour Cendrillon. Au final, Cendrillon se sera vendu à 7,2 millions d'exemplaire, devenant la 2ème vidéo la plus vendue de l'histoire à l'époque, mais largement battue par le blockbuster E.T L'Extraterrestre et ses 12,5 millions de copies. Quant à l'opération, elle aura permis la vente de 11,5 millions de vidéos.

 

1989 : Un faon et un lapin explosent le marché.........................................

 

          Le 30 avril 1989, Cendrillon retourne dans le coffre-fort Disney. Après une nouvelle sortie cinéma couronnée de succès en 1988, Bambi (1942) est choisi pour être le nouveau titre de la collection Walt Disney Classics. Avant même son arrivée dans les bacs le 28 septembre 1989, la vidéo est déjà la deuxième cassette la plus vendue de l'histoire avec 9,8 millions de précommandes. Dumbo et Merlin l'Enchanteur profitent de cette sortie pour être réédités dans un nouveau packaging, s'inscrivant dans une nouvelle campagne de promotion qui permettra la vente de 14,7 millions d'unités. La campagne marketing pour promouvoir la sortie de Bambi bat tous les records (60 millions de dollars), et Walt Disney Home Video en profite pour associer le titre à une autre sortie événement, celle de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit (1988), qui aura marqué l'année passée par son immense succès au box-office. En tout, 10,6 millions de vidéos de Bambi et 8,5 millions de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit seront vendues.

 

 

........................................Bilan de la décennie.......................................

 

          Alors que tous les studios de cinéma misaient sur la location, de peur de voir leur patrimoine distribué à volonté au consommateur, tous finirent par comprendre que l'avenir de la vidéo était bien la vente. Walt Disney Home Video comptait d'ailleurs parmi les plus réfractaires (et pour cause : le succès des ressorties des grands classiques en salles apportaient de lourds bénéfices qu'on ne voulait pas voir s'éteindre, les succès de Disney au cinéma se faisant rares dans les années 80), avant de rapidement changer d'avis. Bien leur en a pris, puisque les premiers Grands Classiques disponibles à la vente battent des records. Et des records, Disney ne cessera d'en lever au long de la décennie, avec pratiquement chaque sortie écrasant la précédente, en s'imposant comme l'un des acteurs majeurs du marché de la vidéo aux Etats-Unis et dans le monde. Presque effrayé par cet incroyable succès, les studios décident rapidement de mettre en place un système de moratoire, en espérant que le renouvellement des générations permettra aux prochaines sorties en salles d'être aussi lucratives.

 

 

 

 

Au début des années 80, Alice au Pays des Merveilles est le premier Grand Classique disponible à la location, dans des éditions limitées à 500 exemplaires et éditées par Film Office. Plusieurs titres inédits le suivent au cours de la décennie, toujours à la location : Mélodie du Sud, La Boîte à Musique et Mélodie Cocktail. Rapidement, les premières vidéos arrivent à la vente. Elles sont, pour l'occasion, toutes réunies sous une même collection : Les Trésors de Walt Disney Home Video. Cependant, Disney France souhaite ranger les films selon trois catégories :

 

- les "Chefs-d'œuvre" regroupent les longs-métrages d'animation, comme un écho aux Walt Disney Classics américains. En tout, sept titres seront proposés dans la collection, notamment à l'occasion de leur réapparition dans les salles françaises, entre 1986 et 1991 : Alice au Pays des Merveilles, Dumbo, Robin des Bois, Merlin l'Enchanteur, La Belle au Bois Dormant, La Belle et le Clochard et Les Aventures de Bernard et Bianca.

 

- les "Grands Classiques" regroupent les films "Live" les plus emblématiques du studio, comme Peter & Elliott le Dragon, L'Apprentie Sorcière, Mary Poppins, TRON ou 20 000 Lieues Sous les Mers.

 

- les "Stars" sont des compilations de courts-métrages cinéma comme Le Noël de Mickey ou les Winnie l'Ourson, ou bien des compilations d'épisodes de séries télévisées comme La Bande à Picsou, Tic & Tac : Les Rangers du Risque ou Winnie l'Ourson. Saludos Amigos est également rangé dans cette catégorie.

 

En tout, la collection comportera une cinquantaine de titres.

 

 

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