Aller enfin voir La Reine des Neiges au cinéma, c'est comme déballer un cadeau que l'on aurait attendu depuis 10 ans. C'est donc avec une excitation particulière, nourrie par des années d'impatience, que nous avons découvert le film. Et nous n'avons pas été déçus !

 

 

Après La Petite Sirène et les court-métrages Le Vilain Petit Canard, L’Intrépide Soldat de Plomb et La Petite Fille aux Allumettes, Disney se tourne à nouveau vers une adaptation d’un récit d’Hans Christian Andersen. Une adaptation très libre cependant, puisque La Reine des Neiges n'a pratiquement gardé du conte d'origine que le nom. Dans cette version totalement originale, Anna, une jeune rêveuse prête pour l'aventure de sa vie, fera équipe avec l'audacieux montagnard Kristoff pour partir à la recherche de sa sœur Elsa, la Reine des Neiges, et tenter de  mettre un terme à l'hiver éternel qu'elle a accidentellement provoqué. Dans la lignée des dernières productions du studio, le récit se veut résolument moderne. Mené par un rythme épique qui s'éloigne enfin d'un modèle linéaire trop souvent exploité, le film ne souffre d'aucun temps mort si ce n'est une introduction peut-être légèrement trop longue et, sans jamais être prévisible, propose des retournements de situations insoupçonnés jusqu'au dernier acte.

 

 

Avoir fait de la Reine des Neiges la sœur du personnage principal est une trouvaille absolument intéressante, qui donne au film une tonalité et une profondeur rarement atteinte. Alors que la plupart des studios ne jurent plus que par les comédies loufoques, nous vivons enfin le retour fracassant du drame, un genre qui avait été délaissé depuis de trop nombreuses années, et trop timidement effleuré dans le dernier conte des studios, Raiponce. Mais que l'on se rassure, l'humour est également très présent, et, jamais vulgaire, fait mouche à chaque tentative, prouvant une nouvelle fois l'excellence de l'écriture.

 

 

La force de La Reine des Neiges est assurément la qualité de ses personnages. Anna est immensément attachante et poursuit sans surprise cette nouvelle génération d'héroïnes délicieusement extravagantes. Kristen Bell a donné toute son énergie et sa finesse au personnage et révèle des talents de chanteuse insoupçonnés. Le contraste est d'autant plus fort avec celle qui partage l'affiche, la Reine Elsa, qui renoue avec ces premiers rôles féminins immensément forts de la fin des années 90 comme Pocahontas ou Mulan, dont la seule présence à l'écran incarne un profond respect. Le combat intérieur que subit le personnage, cette dualité intrinsèque rappellent la puissance de la Bête. On n'avait plus vu depuis un personnage aussi complexe. Inutile d'évoquer la prestation absolument magistrale d'Idina Menzel ! Impossible de ne pas fondre pour Olaf, qui obtient l'adhésion du public dès son entrée à l'écran. On n'avait plus vu un "sidekick" aussi attachant et drôle depuis une bonne quinzaine d'années. Atout comique du film, impossible de ne pas succomber. Les hommes ne sont pas en reste : le baroudeur Kristoff rappelle Flinn Rider dans sa témérité et sa touchante histoire, et Hans marque de sa présence chaque apparition. Seul Sven, par sa ressemblance trop flagrante avec le cheval Maximus, souffre d'un manque d'originalité, bien qu'il complète avec brio l'offre humoristique du film.

 

 

Avec un casting original aussi envoutant, l'équipe française se devait d'être à la hauteur. Le rôle titre a été confié à la chanteuse et comédienne Anaïs Delva, nom peu connu du grand public mais déjà très évocateur dans le milieu de la comédie musicale française (notamment pour le rôle de la sulfureuse Lucy Westenra dans Dracula, l’Amour Plus Fort que la Mort). Malgré une voix moins grave que la performeuse américaine, Anaïs n'en offre pas moins une prestation très convaincante, particulièrement dans les morceaux chantés où elle démontre toute la puissance dont elle peut faire preuve. Avec sa toute jeune expérience comme bagage Emmylou Homs propose une performance d'une qualité professionnelle pour le doublage d'Anna, de quoi ouvrir une voie (et une voix !) glorieuse pour l'avenir. La plus-value "people" est incarnée par Dany Boon, qu'on ne présente plus, et qui propose une version d'Olaf personnelle et intéressante mais s'éloignant avec regret de la formidable interprétation originale. On lui découvrira en outre un talent insoupçonné pour la chanson. Enfin, le professionnel du doublage Donald Reignoux (récemment entendu dans Les Mondes de Ralph avec Félix) achève avec talent le quatuor principal, bien qu'on attendait une voix plus mature pour ce personnage.

 

 

La Reine des Neiges est un film résolument musical, porté par ses neufs (!) chansons et reprises. Un nombre qui pourrait effrayer les moins téméraires d'entre nous, d'autant plus que la majorité est concentrée dans la première moitié du film. Tout dans la composition rappelle un musical de Broadway, avec des canons du plus bel effet à contraster avec des dialogues chantés, il est vrai, assez déstabilisants. Le livret passe des plus anecdotiques "Reindeers Are Better Than People" et "In Summer" aux sympathiques "Do You Want to Build a Snowman?", "Love Is an Open Door" et "Fixer Upper" jusqu'au somptueux morceau d'ouverture "Frozen Heart" et ébouriffant duo "For the First Time in Forever". Et que dire, que dire !, de la merveilleuse chanson "Let it Go", la plus belle composition du studio depuis "L'Air du Vent", à écouter en boucle, et qui magnifie ce qui n'est rien de moins que la plus belle scène du film. Des chansons si présentes qu'elles éclipsent paradoxalement la partition musicale timide de Christophe Beck, qui avait pourtant fortement impressionné par son travail sur Paperman.

 

 

La technologie a encore fait un bon avec La Reine des Neiges, qui ancre définitivement les Walt Disney Animation Studios parmi les meilleurs studios d'animation du monde. Le travail sur la neige et la glace est tout simplement stupéfiant, notamment une tempête de neige absolument glaciale. Et que dire de ces broderies, ces textures d'un réalisme encore jamais atteint. Le Royaume d'Arandelle, s'il manque peut-être de magie avec son rendu réaliste directement inspiré du médiéval norvégien, n'en est pas moins totalement original. Nous n'avons pas vu le film en 3D, mais nul doute que le relief sera un atout à ne pas négliger tant le film semble prometteur sur ce format.

 

 

Quelle claque ! En conservant toutes les qualités de Raiponce mais en allant encore plus loin dans la force et la complexité du récit, La Reine des Neiges est probablement le meilleur film des studios Disney depuis quinze ans. Magnifié par une musique inoubliable et des personnages d'une force émotionnelle incroyable, le film est un classique instantané, à ne surtout pas rater !

 

Au début de l’été avait lieu à Paris une présentation exceptionnelle du prochain grand classique des Walt Disney Animation Studios, La Reine des Neiges, à laquelle nous avons eu la chance d'être conviés. Peter Del Vecho, le producteur du film, était présent pour cette mise en bouche.

 

 

Après La Petite Sirène et les court-métrages Le Vilain Petit Canard, L’Intrépide Soldat de Plomb et La Petite Fille aux Allumettes, Disney se tourne à nouveau vers une adaptation d’un récit d’Hans Christian Andersen. Mais Peter Del Vecho prévient qu’il s’agira d’une adaptation très libre et non d’une retranscription du conte original, connu pour être très noir. Dans cette nouvelle écriture, Anna, une jeune fille aussi audacieuse qu’optimiste, se lance dans un incroyable voyage en compagnie de Kristoff, un montagnard expérimenté, et de son fidèle renne Sven à la recherche de sa sœur, Elsa, également appelée la Reine des Neiges. Cette dernière a plongé le royaume d’Arendelle dans un hiver éternel... En chemin, ils vont rencontrer de mystérieux trolls et un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés, et affronter la magie qui les guette à chaque pas. Anna et Kristoff vont devoir rivaliser de courage et d’inventivité pour survivre et sauver le royaume du chaos...

 

Après plus de 10 ans de rebondissements, d'annulations et de reprises, et de versions à n'en plus finir, le projet d’adapter La Reine des Neiges s’est enfin concrétisé suite au succès mondial de Raiponce. Ce dernier a montré que les contes de fées n’étaient pas archaïques et l’alchimie avec les nouvelles tendances de l’animation en 3D pouvait donner un grand film. Et La Reine des Neiges semble bien suivre le chemin de son illustre ainé. Plusieurs extraits, plus ou moins finalisés, nous ont été présentés.

 

 

Tout d’abord la rencontre entre Anna et Hans, jeune prince convié au couronnement d’Elsa dont nous avions peu d’informations jusqu’alors. De prime-abord, nous somme éblouis par la qualité visuelle du film avec ce premier extrait. Indéniablement, l’animation CGI chez les studios Disney s’est encore bonifiée après Raiponce et Les Mondes de Ralph. Les textures, les détails et la fluidité de l’animation n’ont jamais atteint un tel niveau. Peter Del Vecho l’avoue en personne, les expressions faciales ont constitué le challenge principal dans la production de La Reine des Neiges, poussant les artistes du studio à se dépasser  pour un résultat qui n’aurait pu être obtenu il y a trois ans avec Raiponce. Après les premiers visuels qui avaient fuités, beaucoup de fans avaient noté la ressemblance physique frappante entre Anna et la princesse aux long-cheveux. Il n’en est finalement rien, la nouvelle héroïne s’inscrivant simplement dans une continuité graphique désormais propre aux studios Disney.

 

L’extrait suivant prend place lors du couronnement d’Elsa. Suite à une altercation avec sa sœur au sujet d’Hans, le grand secret qu’elle tente de cacher est révélé aux yeux d’Anna : elle peut contrôler la neige et la glace selon ses émotions. Devant l’agressivité de son peuple qui la considère alors comme un monstre, elle décide de s’enfuir. Cet extrait est l’occasion de savourer les décors d’Arendelle, pays imaginaire mais inspiré par les fjords de Norvège. Comme il est coutume dans la préparation d’un long-métrage, Peter Del Vecho nous informe que les artistes de Disney sont partis en Norvège ou en Scandinavie afin de retranscrire au mieux l’ambiance des pays du Nord, leur architecture et leurs motifs.

 

 

Vient alors l’extrait qui a enthousiasmé toute l’assistance : la chanson d’Elsa « Let It Go », magistralement interprétée par Idina Menzel, pendant laquelle la princesse se libère pour se transformer peu à peu en reine des glaces. Un prochain hit à n’en pas douter, dans la lignée de « Partir là-bas » ou « Ce Rêve Bleu ». Peter Del Vecho insiste d’ailleurs sur le caractère musical du long-métrage. A l’évidence, les compositeurs Robert Lopez et Kristen Anderson-Lopez promettent une bande-originale très qualitative. Les deux autres chansons qui nous ont été révélées vont d’ailleurs en ce sens : celle entre Kristoff et Sven, amusante, exposant la complicité entre les deux protagonistes, et celle d’Olaf, le bonhomme de neige dans la lignée des standards de Broadway.

 

Anna décide alors de partir à la recherche de sa sœur pour stopper l’hiver qui s’est abattu sur le royaume, en compagnie de Kristoff et de son renne Sven. A nul doute, le film sera épique devant les extraits qui nous sont proposés sur ce périple : une attaque de loup, des tempêtes de neige et la confrontation avec un énorme monstre de glace envoyé par Elsa.

Nous en apprenons d’avantage sur Olaf lors de sa rencontre avec Anna et Kristoff et son envie de découvrir l’été pour pouvoir bronzer au soleil (ce qui risque de poser problème pour un bonhomme de neige…). S’il avait pu paraître agaçant à la vue des premières images, Olaf semble être un "sidekick" de qualité, amusant mais pas agaçant, apportant au récit ses éléments comiques dans une trame narrative tout de même assez sombre. Un nouveau duo fun avec Sven comme il est courant dans les longs-métrages d’animation.

 

 

Après l’échec de Les Mondes de Ralph l’hiver dernier, le défi pour Disney France sera de remplir les salles obscures à nouveau avec La Reine des Neiges dès le 4 décembre. Le risque est moindre, le public français chérissant les contes de fées plus que nul par ailleurs dans le monde. Mais fort de personnages attachant, d’un scénario épique et bien ficelé, et de chansons déjà cultes, nul doutes que Disney tient sa prochaine pépite. Un succès garanti !