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          A peine le succès critique et commercial retrouvé avec Raiponce, les mythiques Walt Disney Animation Studios tentent de confirmer leur retour avec ce 52ème long-métrage d'animation, et relèvent l'un des plus grands défis de leur histoire : investir l'univers du jeu-vidéo. Faites chauffer les machines, Les Mondes de Ralph offre un vent de fraicheur et de pixels pour les fêtes de fin d'année.

 

          Dans une salle d'arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d'un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d'une chose, être aimé de tous... Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de course, fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d'être interdite de course et rejetée de tous... Ces deux personnages n'auraient jamais dû se croiser...et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d'arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu'il peut devenir un héros... Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?

 

 

          Les Mondes de Ralph propose un concept fort et original, en invitant le spectateur à pénétrer dans les jeux-vidéos d'une salle d'arcade. A l'image de Toy Story qui dévoilait il y a plus de 15 ans la double vie de nos jouets favoris, nous découvrons qu'une fois les machines éteintes, les personnages des jeux-vidéos se baladent d'un jeu à l'autre en passant par le Game Central Station, chemin de traverse obligatoire pour aller visiter ses voisins numériques ou refuge pour les héros délaissés par des ados avides de nouveautés. Un concept si fort qu'il était impensable pour le réalisateur Rich Moore de manquer l'opportunité d'intégrer quelques héros emblématiques de l'histoire du jeu-vidéo : pari réussi avec des caméos savoureux que les gamers confirmés sauront apprécier. Que les néophytes se rassurent, même si on imagine que le plaisir est décuplé en ne perdant aucune miette de chaque référence, à l'image d'un Il Etait une Fois dont on pouvait complètement apprécier les références sans être un parfait historien de l'animation Disney, les clins d'œil sont suffisamment subtils et brefs pour ne pas perdre le fil conducteur du film avec des personnages et des univers créés pour l'occasion.

 

 

          Ralph la Casse est un colosse au grand cœur, dont le travail de méchant est, après 30 ans d'un exercice intense, devenu un fardeau. Le personnage, pourtant premier rôle du film, s'efface face à des personnages complémentaires géniaux et particulièrement travaillés. On adore le vif Félix Fixe, ennemi de Ralph dans son jeu mais ami fidèle dans la vie, qui réalise avec l'impressionnante Sergent Calhoun, tout droit sortie d'Hero's Duty, un duo savoureux. Une association si colorée qu'elle éclipse le duo principal du film, malgré la fraicheur et le dynamisme de Vanellope Van Schweetz, horriblement attachante.

 

 

          Ces nouveaux héros évoluent dans des univers spécialement conçus pour Les Mondes de Ralph, une entreprise impressionnante qui autorise des expériences visuelles drôles et inventives, empruntes d'une redoutable technicité et véritables atouts du film. Fix-It Felix, Jr se veut le représentant des jeux des années 80 et distille avec bonheur tous les aspects visuels et auditifs du genre, que les spectateurs de plus de 20 ans apprécieront avec nostalgie. Sugar Rush rend hommage aux jeux de course des années 90 et, entre des centaines de bonbons et autre sucreries, se gratifie des trouvailles visuelles et comiques les plus inattendues et délicieuses du film... A consommer avec les yeux ! Enfin, Hero's Duty impressionne par ses qualités techniques et graphiques, dont on regrettera la brièveté du passage. La musique, composée par Henry Jackman, achèvera la définition de chacun de ses mondes, bien que la diversité nécessaire des thèmes musicaux se fasse aux dépends d'un véritable hymne fédérateur.

 

 

           Si les gags visuels sont généralement amenés avec un naturel bien venu, les quelques répliques scabreuses dont est affublé le film sont clairement désolantes. Déroutant pour un studio qui n'avait pas eu besoin de cet humour gras et potache laissé à la concurrence depuis ses errances affligeantes de La Ferme se Rebelle. Heureusement l'équilibre avec l'émotion fera son œuvre, et nous permettra de pardonner ce malaise passager. C'est dans ce registre que le duo Ralph/Vanellope excelle, qui rappellera de façon moins exotique mais tout aussi touchante celle de Lilo & Stitch. Il manquera peut-être un peu de consistance au scénario et davantage de subtilité dans les retournements de situations pour que Les Mondes de Ralph excelle.

 

 

          Le doublage français est globalement de bonne qualité. Dorothée Pousséo et Donald Reignoux, professionels du doublage, offrent des performances sans fausse note pour Vanellope et Félix. La comédienne Isabelle Desplantes remplace la doubleuse officielle de Jane Lynch pour le doublage de Calhoun avec un résultat convainquant qui devrait tempérer les fans déçus de ce revirement. C'est finalement la marque "people" de ce casting, François Xavier Demaison qui offre la performance la plus décevante, allant du bon au tout juste passable.
 

          Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à découvrir le film en 3D, qui est ici d'une grande qualité, et certainement la plus satisfaisante des films Disney sortis récemment. Un très bon atout pour mettre en valeurs les prouesses graphiques du film tout en appuyant les passages entre les différents mondes.

         

          Les Mondes de Ralph est techniquement et artistiquement une pure réussite, portant un concept fort et original, qui plaira aux geeks comme aux néophytes. La force du film est la conception pointue de ses univers et personnages, dont la personnalité est si forte qu'elle éclipse le héros, finalement le moins intéressant. En revanche, l'humour potache et graveleux est un handicap incompréhensible tant il détériore toute la richesse des trouvailles visuelles et l'intensité de l'émotion. Les Mondes de Ralph reste un excellent divertissement dont devrait profiter toute la famille. Peut-être pas le classique instantané comme le pouvait être Raiponce il y a deux ans, mais la voie est clairement encourageante.

 

          En première partie du film, découvrez le nouveau court-métrage des Walt Disney Animation Studios, Paperman. Un véritable petit bijou de poésie, habillé par une technique révolutionnaire et prometteuse, à mi-chemin entre l'animation traditionnelle et l'animation par ordinateur.